dimanche 7 février 2016

Disraeli - Chaudière-Appalaches - Québec, Canada - À visiter

Disraeli
Elle est nommée en l'honneur de Benjamin Disraeli.
19 novembre 1904 : Érection du village de Disraeli.


28 novembre 1953 : Le village change de nom pour Disraeli.
29 mars 1969 : Le village de Disraeli devient la ville de Disraeli
Benjamin Disraeli (21 décembre 1804 - 19 avril 1881) est un homme politique et auteur britannique, nommé deux fois premier ministre du Royaume-Uni. Il joue un rôle central dans la création du parti conservateur moderne dont il formalise la doctrine. Par sa grande influence sur la politique étrangère, il a associé les conservateurs à la gloire et à la puissance de l’Empire Britannique.
Né à Londres dans une famille juive, Benjamin Disraeli est élevé dans la foi anglicane car son père est en conflit avec sa synagogue. Il entame une carrière d'avocat mais se tourne vers la politique dans les années 1830 et est élu à la Chambre des Communes comme député de Maidstone en 1837. Lorsque les conservateurs prennent le pouvoir en 1841, Disraeli n'intègre pas le gouvernement du premier ministre Robert Peel.
Cinq ans plus tard, Peel divise le parti en demandant l'abrogation des Corn Laws qui limitaient les importations de céréales : il est violemment attaqué par Disraeli. Peu de notables conservateurs rompent avec Peel, et Disraeli devient alors une figure importante du parti même si beaucoup se méfient de lui. Il est trois fois chancelier de l’Échiquier et président de la chambre des Communes au sein des cabinets de Lord Derby dans les années 1850 et 1860. Il développe à cette période une forte rivalité avec le libéral William Ewart Gladstone.
Lorsque Derby démissionne pour des raisons de santé en février 1868, Disraeli devient premier ministre mais perd les élections à la fin de l'année. Il représente alors l'   Opposition  avant de mener son parti à la victoire en 1874. Il développe une forte amitié avec la reine Victoria qui le fait comte de Beaconsfield en 1876.
Le second mandat de Disraeli est dominé par la Question d’Orient, désignant le déclin de l’empire ottoman et les actions des autres pays européens, notamment la Russie, pour en profiter. Il pousse ainsi les intérêts britanniques à prendre des parts dans la compagnie du Canal de Suez en Égypte ottomane. En 1878, devant les victoires russes contre les Ottomans, Disraeli mène la délégation britannique au congrès de Berlin et négocie des termes favorables au Royaume-Uni.
Même si Disraeli est félicité pour ses actions à Berlin, d'autres événements affectent le soutien à son gouvernement : les guerres en Afghanistan et en Afrique du Sud sont critiquées, et il irrite les agriculteurs britanniques en refusant de rétablir les Corn Laws. Gladstone mène une campagne efficace et le parti libéral remporte les élections de 1880.
Auteur de plusieurs romans depuis 1826, Benjamin Disraeli publie sa dernière œuvre, Endymion, peu avant sa mort à l'âge de 76 ans.
Municipalité de Disraeli
Superficie - 6,47 km2.



1881 Ouverture d'un bureau de poste sous le nom de Black Creek Lake puis de D'Israeli.
1882 Nomination du premier curé résidant de la paroisse Sainte-Luce.
1883 (1 janvier) Constitution de la municipalité du canton de Disraëli.
1884 Ouverture des registres de la paroisse Sainte-Luce.
1889 (26 août) Érection canonique de la paroisse Sainte-Luce ; son territoire couvre une partie des cantons de Garthby et Stratford.
Début du XXième siècle Arrivée d'immigrants venus de Mardin (Turquie) ; ils sont des catholiques de rite syriaque orthodoxe.
1904 Construction d'un barrage haut de 15 m sur la rivière Aylmer. (19 novembre) Constitution de la municipalité du village de D'Israëli par détachement de celle du canton de Disraeli.
1923 La population de la paroisse est de 2 400 âmes.
1944 (27 août) Fondation de la Caisse populaire de Disraeli.
1953 La municipalité du canton de Disraëli devient celle de la paroisse de Disraeli.
1969 (29 mars) Le village de Disraeli devient ville.
1986 Construction du barrage Jules-Allard.

1990 La population de Disraeli (ville) est de 3 004 habitants, celle de Disraeli (paroisse), 1 044.

2000 La population de Disraeli (ville) est de 2 661 habitants, celle de Disraeli (paroisse), 1 062.

2004 (12 septembre) Les propositions de conditions de travail faites par le manufacturier de meubles Shermag sont rejetées par 87 % de ses employés syndiqués. (25 septembre) Début d'une importante grève des employés du fabricant de meubles Shermag ; la compagnie annonce qu'elle ne rouvrira pas son usine et qu'elle enverra un avis de mise à pied à ses 245 employés. (3 octobre) Par un vote de 57 %, les employés en grève de la compagnie Shermag acceptent les offres qu'ils avaient refusées à 87 % le 12 septembre précédent. ( 18 octobre) La compagnie annule les avis de mise à pied et reprend sa production avec un nombre réduit d'employés.

2007 (12 février) Affirmant ne pouvoir rencontrer la concurrence des fabricants asiatiques, le manufacturier de meubles Shermag annonce la fermeture de son usine de meubles de salle à manger de Saint-Étienne-de-Lauzon (Lévis) et de son usine de meubles de chambre à coucher de Disraeli et la mise à pied des 250 syndiqués qui travaillent dans ces usines.
Benjamin Disraeli
2010 La population de Disraeli (ville) est de 2 55 habitants, celle de Disraeli (paroisse), 1 053.
Histoire de Disraeli.
Merci à La Société Historique de Disraeli tout spécialement à Jean-Claude Fortier pour son aide.


L’arrivée des premiers occupants de notre paroisse remonte à la fin des années 1850, époque où les ‘Eastern Townships’ s’ouvrent aux Canadiens-français et où les seigneuries de la vallée du St-Laurent déversent leurs surplus de population dans les terres inoccupées de nos régions, Les archives nous informent que Frédéric Dawson en 1855 et Olivier Miray en 1857 se seraient installés aux environs du lac Breeches, mais ces premiers occupants n’ont laissé aucune trace de leur venue.
Il faut attendre jusqu’en 1868 avant qu’un jeune entrepreneur de 16 ans, John Champoux, natif de St-Grégoire de Nicolet, fils d’Octave Champoux et d’Alixe Bergeron, trouvant le site des Bulls’ Head Falls (aujourd’hui Chutes Champoux) propice à l’établissement d’un moulin à scie, achète du gouvernement provincial le droit d’exploiter le pouvoir hydroélectrique. Ce droit lui est accordé à la condition qu’il installe un moulin à farine pour accommoder les cultivateurs qui s’y établiront.
Ce fut fait en 1870. Deux ans plus tard, John Champoux, en association avec ses frères Alexandre, David, Calixte et Pétrus, construit un moulin à scie hydraulique à proximité des chutes. La Cie Champoux est fondée. Elle orientera l’économie de Disraeli jusqu’en 1912 (année de son achat par la Cie Brompton.) en donnant de l’ouvrage à une partie importante de la main d’œuvre locale et en ouvrant un premier magasin général afin d’accommoder, en produits divers, l’ensemble de la population nouvellement installée.
La colonisation de Disraeli se fera à partir de deux grands axes ; le chemin Lambton (route allant vers Ste-Praxède) et le Breeches (route allant vers St-Jacques-le-Majeur.) En 1873, Onésime Fortier ouvre le rang de Lambton . Suivront Siméon, Charles et Alexis Gagnon. Jules Roy viendra les rejoindre en 1879. David Binette installera, en 1874, un commerce sur le Chemin Lambton (rue Champoux). A partir de 1877, un groupe de familles s’établissent au lac Breeches.
Ce sont les Catellier, les Gagné, les Giroux, les Faucher, les Thibodeau, les St-Laurent et les Gosselin. Ces familles viennent de la région de Lotbinière et de l’Ile d’Orléans. En 1878, Antoine Lapointe de Ste-Hénédine ouvre la 2e partie du rang V1. Étienne Adams, le premier maître poste, arrivant de Pennsylvanie, installe son magasin général sur la 1ère Rue (rue Laurier.).
La première messe est célébrée en 1878 dans la maison d’Honoré Morin (le premier hôtelier de Disraeli) par l’abbé Beaugrand-Champagne, curé de St-Gabriel-de-Stratford. Les curés Francoeur de Stratford, Blanchard de Weedon et Plante de Garthby assureront tour à tour les services religieux jusqu’en 1884. La desserte sera connue sous le nom de Ste-Luce de Stratford ou Ste-Luce de Garthby avant de devenir Ste-Luce de Disraeli.


L’installation (1879 – 1924) On pourrait diviser l’Histoire de Disraeli en deux grandes étapes. La 1ère, qualifiée d’installation, va de 1879(année de la construction de la gare et de la requête pour l’érection de la chapelle) jusqu’à 1924 (année de l’incendie de la première église). Cette période est marquée par l’omniprésence de l’industrie forestière dans la vie économique de Disraeli.
Cette activité est favorisée par deux moyens de transports essentiels : la rivière St-François, permettant la drave de milliers de billes de bois vers les moulins à scie et de papier, et le chemin de fer (1879) rendant possible le transport de produits transformés : traverses de voies ferrées, plançons (madriers), boîtes et seaux de bois (Disraeli Box) vers les marchés national et international.
Trois événements majeurs survenus en 1883 vont donner un essor important à l’organisation de la paroisse. Ce sera d’abord l’officialisation de la municipalité du canton de Disraeli et l’élection du premier maire John Champoux (2 février). En second lieu, la formation de la commission scolaire (16 juillet) dont la première institutrice fut Mlle Fecteau qui avait sa classe sur la 1ère rue (rue Laurier) et finalement la bénédiction de la 1ère église (13 novembre) et l’arrivée de son curé : l’abbé A.D. Jobin. Le presbytère sera construit en 1891. On donnera à la paroisse le nom de Ste-Luce en l’honneur de Sr Ste-Lucie, supérieure du Mont Notre-Dame de Sherbrooke, qui avait rendu de précieux services au diocèse.


La municipalité, qui était connu au tout début sous le nom de Black Creek recevra, en 1877, le nom de Disraeli en souvenir de Benjamin Disraeli (Lord Beaconsfield 1804 – 1881), Premier-Ministre de Grande-Bretagne en 1868, année de l’arrivée de notre fondateur. Les premiers actes inscrits aux registres paroissiaux ont été : – Premier baptême : 13 janvier 1884 : Joseph, Pierre, Alfred Déry, fils de François Louis Déry, marchand et de Cédulie Desnoyers. – Premières sépultures : 27 janvier 1884 : Joseph, Edmond Fortin (2 jours) fils de Sévère Fortin et de Zoé Roy. – 28 janvier 1884 : William Jalbert dit Carleton (52 ans) époux de Résina Langis.
Premier mariage : 22 avril 1884 : Napoléon Côté et Aurore Vallières. En 1897, la paroisse fera don d’un terrain pour la construction du couvent et de l’école Ste-Luce qui seront confiés aux religieuses des Sts-Noms-de-Jésus-et-de-Marie qui y dirigeront, au fil des ans une école ménagère (1944) puis une école normale pour jeunes filles.


Pour ce qui est du premier collège, il faudra attendre en 1907 pour voir sa construction et en 1919 pour assister à l’arrivée des F.F. Maristes qui dirigeront l’établissement jusqu’en 1969, année du transfert du cours secondaire vers l’école polyvalente de Disraeli. Les religieuses et religieux abandonneront le secteur de l’enseignement à Disraeli vers 1985.
Pendant tout ce temps, la vie économique s’organise, ponctuée au rythme des saisons. En hiver, un nombre important de bûcherons iront en forêt, dans les chantiers de la région, faire la coupe du bois qui sera, le printemps venu, dirigé vers les moulins à scie locaux ou les moulins de papier de la Cie Brompton. Une importante équipe d’habiles draveurs, secondée par quatre bateaux de drave (steamboats) le Tobin, le Wilson, le McRea et le Marine, mèneront ce bois à St-Gérard et, de là, en suivant le cours de la rivière St-François, jusqu’aux moulins à papier de la Cie Brompton.
L’été venu, plusieurs de ces bûcherons et draveurs se transformeront en habitants et cultiveront leur petit lopin de terre. Les autres iront travailler à la Cie Champoux ou dans les moulins à scie établis à proximité du lac. Vers 1892, la Cie Parent et Frères (Joseph et Honoré) ouvre une manufacture de portes et châssis qui fonctionnera sous ce nom jusqu’en 1925 puis sous le nom de Vachon et Parent de 1925 à 1930. La compagnie va se spécialiser dans l’ameublement d’église. La manufacture passera au feu, sera reconstruite et vendue à Adélard Lehoux.
La population et la production industrielle étant en rapide augmentation, il deviendra urgent de se donner de nouveaux services à la hauteur de ce développement. On pense d’abord à faciliter l’accès au village des familles établies dans le secteur du Breeches. En 1879, le bac (bateau passeur de M. Vilmaire Brousseau) en fonction depuis 1877, qui servait de lien entre les deux rives du lac Aylmer, sera remplacé par un premier pont de bois arrivant sur la rue Jobin. En 1908, on construira le pont actuel qui donne sur la rue St-Joseph. En 1904 la campagne se détache du village pour former une entité administrative distincte. Vers 1900, la Banque Provinciale ouvre une succursale à Disraeli.
La Cie de téléphone de Disraeli est créée en 1914 par P.A.Labrecque, Pierre et Alphonse Létourneau, qui invitèrent les paroisses avoisinantes Garthby, Stratford et St-Jacques, à en faire partie. Cette première période sera marquée par une série d’incendies majeurs qui viendront transformer le visage du village. En 1907, c’est un secteur important de la 1ère rue (rue Laurier) qui s’envole en fumée. Quelques années plus tard, en 1911, la rue Champoux, à son tour, est la proie des flammes.
Histoires
Plusieurs magasins et demeures sont complètement détruits. L’absence de service d’incendie et la nécessité de recourir à l’assistance des pompiers de Sherbrooke ou de Thedford expliquent en partie ces désastres.
L’incendie de la première église, le 25 avril 1924, la reconstruction de l’actuelle église en 1926  et le déménagement du presbytère en 1927 marqueront la fin de la première période.  Dès le 11 mai 1924, les marguilliers votent unanimement, avec l’appui de la population, la reconstruction de l’église. Conçue par l’architecte sherbrookois, Louis Audet, l’église actuelle mesure 180’ de longueur par 71’ de largeur. Au clocher (tête de la croix au niveau du sol) la hauteur est de 153’. Les plans prévoient 966 places assises. Les travaux sont confiés à l’entrepreneur Dion & Bonin, également de Sherbrooke, pour la somme de 117,000$.
La pierre de granit utilisée provient des carrières St-Samuel. L’orgue fut commandé à la Compagnie canadienne des Orgues de St-Hyacinthe pour la somme de 2,600$. Trois cloches furent commandées, au coût de 3,120$ à la maison européenne Raccord par la voie d’un importateur de Québec. Ce trio, d’un poids total de 4,691 lbs, fut consacré et «baptisé » de la façon suivante lors de sa bénédiction : Cloche FA : 2,085 lbs – Pie Xl, Paul, Osias. Cloche SOL : 1,538 lbs – Joseph, Amédée, Georges. Cloche LA : 1,068 lbs –Marie, Luce, Alphonse de Ligori. La cérémonie de bénédiction de la pierre angulaire de la nouvelle construction eut lieu le 12 octobre 1924.
Elle fut placée à l’angle du mur de la porte centrale du côté de l’épître (Villa Lavoie) La première grand’messe chantée dans cette église non encore terminée y fut célébrée à Noël 1925. La bénédiction officielle de l’église avec son orgue et ses trois cloches se fit le 25 juillet 1926. (Cf : Lee feuillet paroissial de la communauté chrétienne Ste-Luce, Disraeli 25 juin1989.) La diversification (1930 –2002) La deuxième étape de l’évolution de Disraeli va de 1930 à nos jours. Elle débute par 10 ans de stagnation causée par la Grande Crise économique (1929-39), suivi d’une reprise à la faveur de la guerre. Cette relance va amener chez nous une diversification et une modernisation industrielles.
Le commerce du bois et la drave vont reprendre. Les anciens ‘steamboats’ seront remplacés par les ‘Tugboats’, plus rapides et plus efficaces. Les plus âgés se rappellent encore du bruit particulier de ces bateaux lorsqu’ils se rapprochaient du camp des draveurs situé à la sortie de Disraeli, en direction de Stratford. La drave prit fin vers 1960. Le camp des draveurs fut démoli et les bateaux disparurent.
Le Quebec Central Railway reste, à cette époque, le principal moyen de transport. Chaque jour, quatre trains de voyageurs passent par Disraeli. Deux en direction de Sherbrooke et deux en direction de Québec, sans compter les nombreux trains de marchandises qui alimentent Disraeli et sa région en produits de toutes sortes.
La généralisation de l’automobile et du camion comme moyens de transport va causer la mort du chemin de fer dans la région. En 1969, le Q.C.R. cessera son service et la gare, qui avait été depuis ses débuts, un important centre d’intérêt, sera démolie. En 1934, le conseil municipal louera la salle paroissiale Jacques-Cartier, située sur le site de l’actuel hôtel de ville, à M. Louis De Luca, pour qu’il y établisse une manufacture d’habits et de paletots. Cette industrie, des plus modernes, emploiera jusqu’à 50 ouvrières. Ce sera la première entreprise à employer une main d’œuvre féminine. Malheureusement, les flammes détruiront complètement l’édifice, le 18 novembre 1947.


Huit cents paletots d’hiver devaient être expédiés le lendemain matin. Les pertes furent évaluées à 100,000$. En 1940, MM. Roméo Goudreau et Gérard Dubreuil ouvrent une fabrique de liqueurs douces qui produira, entre autre, les boissons Mélody et Opéra Cocktail.
En 1934, naîtra la coopérative agricole de Disraeli, suivie dix ans plus tard de la Caisse populaire Desjardins. En 1944, la municipalité vendra sa nouvelle salle paroissiale, sise à l’angle des rues St-Joseph et St-François, à M. Émile Gosselin qui y établira une manufacture de meubles. Cette industrie sera, par la suite, tour à tour la propriété de la famille Beaudoin, de Marius Ouellet, du groupe Radisson et finalement de la Cie Shermag. C’est aujourd’hui le principal employeur de Disraeli et les meubles fabriqués dans cette usine sont vendus à travers le Canada et les États-Unis. Au delà de 200 personnes y travaillent présentement. L’année 1945 sera marquée par un développement industriel sans précédent.


Trois manufactures s’installent chez nous.
Il s’agit d’abord de la « Quebec Woodenware Limited », propriété de la famille Bienvenue (anciens propriétaires de la Disraeli Box). L’usine produira des seaux et des boîtes de bois. Ensuite, les frères Gagné (Roland, Roméo et Gérard) mettront sur pied une manufacture de portes et fenêtres. L’industrie sera connue sous le nom de «R. Gagné et Frères Enr. ».
Finalement, Gérard Clark ouvre une petite entreprise de fabrication de lattes et de barreaux. La fin de la deuxième guerre mondiale et le boom économique qui s’ensuit amènent une forte demande de métaux métalliques et non métalliques. Ce soudain besoin favorisera l’ouverture de nouvelles mines d’amiante et de cuivre dans la région. Plusieurs travailleurs de chez-nous, attirés par les salaires élevés trouvent un emploi dans les mines d’amiante de Black-Lake et Coleraine.
La mine de cuivre Solbec de Stratford ouvre et donne de l’ouvrage à plusieurs ouvriers de Disraeli, en plus d’attirer une quantité appréciable de gens venant de l’Abitibi. Cette nouvelle prospérité économique va contribuer au développement de la municipalité. Des secteurs nouveaux vont s’ajouter. C’est le cas du quartier Gervais, en direction de Coleraine, et du quartier Dion, de l’autre côté du pont, vers St-Jacques .
Disraeli s’affirme de plus en plus comme petit centre régional. Une variété de services apparaît : le Cinéma Couture en 1946 se veut un lieu de divertissement très apprécié par les jeunes de la région. Des salles de patins à roulettes et de quilles viendront compléter ce volet. La régionalisation scolaire des années 1965 va rendre possible la construction de l’école polyvalente de Disraeli, regroupant les élèves du secondaire d’une dizaine de municipalités environnantes.


La Cie Setlakwe de Thetford achètera l’ancienne mercerie Anto et Zako et s’implantera à Disraeli. En 1969, le couvent Ste-Luce sera démoli et remplacé par le Foyer de Disraeli, une résidence pour personnes âgées. Le domaine de l’industrie va également se transformer. Dans le but d’attirer de nouvelles usines, la ville va se doter d’un secteur industriel, situé sur la route 112, en direction de Beaulac.
L’usine Nutech et les Entreprises J.G. Landry vont s’y établir. Un motel industriel va même y voir le jour. La paroisse Ste-Luce de Disraeli va absorber les paroisses Ste-Praxède et St-Jacques –Le-Majeur. C’est maintenant au tour du curé de Disraeli d’assurer les services religieux à St-Gabriel de Stratford et St-Charles Borromée de Beaulac. Cependant, la ville de Disraeli, à l’image des autres municipalités de la région et d’un peu partout à travers le Québec, assiste aujourd’hui, impuissante, à la baisse et au vieillissement de sa population.
Une école (St-Antoine), qui accueillait jadis des dizaines d’étudiants change de vocation et se transforme en centre communautaire. Des foyers pour personnes âgées naissent : Le Foyer St-Rosaire, le Foyer de Disraeli et plus récemment la Roseraie (2001). L’office Municipal d’Habitation de Disraeli va bâtir deux H.L.M. : le Chaînon d’Or en 1985 et le Domisiladoré en 1990. Une volonté de reprise en main et de rajeunissement est toutefois de plus en plus perceptible.
En 1976, la ville bâtit l’aréna à proximité de l’école polyvalente. La Chambre de Commerce renaît et réalise la Marina en 1996. Des groupements de citoyens (Berges Neuves qui projettent d’aménager les rives de la rivière) se forment, prêts à s’investir dans le développement économique, social et culturel du milieu. Un journal communautaire (Le Cantonnier) voit le jour en 1999. Ce qui nous laisse croire que la devise de Disraeli « De progressu in progressum » est toujours aussi vivante

dimanche 31 janvier 2016

Cathrine Mercier matyr et les scaps- Ancêtre Laprise-Mercier-Trépanier

Martyre de Catherine Mercier et les scalps - Ancêtre des familles Mercier
 
Il est question du rapt et du martyre de Catherine Mercier dans plusieurs ouvrages sur la Nouvelle-France. Elle épousa Jean Boudart à La Rochelle, France, en 1642. Le jeune couple est-il arrivé à Montréal en même temps que son fondateur, Sieur de Maisonneuve?  Peut-être!


 
La première fois dont il est question de Jean Boudart et Marie Mercier en Amérique du Nord remonte à 1649.  Le 29 août, ils firent baptiser, à Montréal, un enfant du prénom de Marie qui mourut peu après la naissance et fut inhumée le premier septembre de cette année-là.

C'est en 1651 qu'eut lieu à Villemarie, à la vue du Fort, la mort cruelle de Jean et l'enlèvement à l'improviste de Catherine par les Iroquois.  Le 6 mai, huit ou dix de ceux-ci surprennent le Grand-Jean Boudart et l'un de ses voisins, Jean Chicot, défrichant la terre à l'orée du bois.  Ils se lancent à la poursuite des deux colons.  Dans sa fuite, Chicot se cache sous un arbre récemment abattu, alors que Jean Boudart se dirige vers sa demeure.  À proximité de sa maison, il rencontre sa femme et lui demande si le logis est ouvert.
 
Non, lui répond-elle, je l'ai fermé.
Ah! s'écrie alors Boudart, voilà notre mort à nous deux! 
Fuyons promptement!'.

Jean Boudart et Catherine Mercier se dirigent à la grande course vers la maison. Les Iroquois saisissent la femme qui ne peut courir à la même vitesse que son mari. Rendu près du logis et presque sauvé, le Grand-Jean se laisse attendrir par les cris et la voix de Catherine et revient sur ses pas pour la défendre contre leurs ennemis. Il saute sur les Iroquois à coups de poing. Ne pouvant se débarrasser du mari assaillant, ni le faire prisonnier, les barbares le massacrent sur le lieu même. Ils lui coupent la tête qu'ils vont emporter comme trophée de guerre. Ils retiennent sa femme comme captive et se lancent à la recherche de Jean Chicot.


Dès qu'ils le découvrent, l'infortuné compagnon de Grand-Jean résiste violemment à ses agresseurs. Il se défend, même sans arme, contre tous ces barbares avec une très grande vigueur. Il les frappe si durement des pieds et poings que les attaquants ne réussissent pas à l'entraîner avec eux, ni à le faire prisonnier. Craignant la contre-attaque des français alertés qui viennent au secours de Chicot, les Iroquois décident de scalper le compagnon de Grand-Jean.

Vainqueurs de cette attaque furtive sur des pionniers de la jeune colonie naissante de Ville-Marie, les assaillants se dirigent en vitesse vers le Saint-Laurent, le vieux port du Montréal d'aujourd'hui, avec le scalp de Jean Chicot, incluant une petite partie de son crâne, la tête de Grand-Jean Boudart et l'infortunée captive, Catherine Mercier.  Quel butin pour ces barbares qui retournent dans leur pays!

Les funérailles de Jean Boudart eurent lieu le lendemain de sa décollation.  L'acte de sépulture rédigé en latin, renferme les détails qui suivent.  La traduction est du Père Adrien Pouliot S.J.

L'an du Seigneur 1651, le 6 mai, Jean Boudart a été tué par les Iroquois (Hirocis); sa femme, Catherine Mercier, a été faite captive.  Tous deux étaient d'une grande vertu; tous deux avaient reçu, peu auparavant, les sacrements qu'ils fréquentaient très souvent.  Le lendemain 7 mai, le même Jean Boudart a été inhumé dans notre cimetière par moi Claude Pijart, prêtre de la Compagnie de Jésus'.

Ou se trouvait le cimetière des Jésuites dans l'Ile de Montréal?  A quel endroit a-t-on déposé le corps sans tête de Jean Boudart eurent lieu le lendemain de sa décollation.  L'acte de sépulture rédigé en latin, renferme les détails qui suivent.  Impossible à l'auteur de préciser l'endroit exact de l'ensevelissement.
 
Le Scalp
 
D'après Faillon, le scalpé Chicot survécut près de 14 ans sans chevelure ni une partie de la boîte crânienne que les Iroquois lui avaient enlevées le 6 mai 1651.

La pauvre Catherine Mercier fut mise à mort quelques deux mois après son enlèvement.  Elle était encore en vie le 5 juillet 1651.  Les Iroquois la firent mourir 'dans les supplices ordinaires' lesquels comportaient la mutilation et le brûlage du corps de la victime.  Le 28 octobre 1651, le Père Paul Ragneau décrit son martyre comme suit:


Une femme Française fut prise à Ville-Marie, au mois de mai, par une cinquantaine d' Iroquois, tout à la vue du fort, et emmenée captive.  Depuis, elle a été brûlée cruellement par ces barbares, après qu'ils lui eurent arraché les mamelles, qu'ils lui eurent coupé le nez et les oreilles, et qu'ils eurent déchargé, sur cette pauvre brebis innocente, le poids de leur rage, pour se venger de la mort de huit de leurs hommes qui étaient demeurés dans un combat de cet été.  Dieu donna du courage et de la piété à cette pauvre femme; au milieu des tourments, sans cesse elle implorait son secours.  Ses yeux furent collés au ciel et son coeur fut fidèle à Dieu jusqu'à la mort.  En expirant, elle avait encore à la bouche le nom de Jésus, qu'elle invoqua aussi longtemps que durèrent ses peines.'

D'après Faillon, la guerre des Iroquois contre les Français et leurs alliés amérindiens avait 'autant la religion pour motif que la politique.  La plupart des autochtones de la résidence de Trois-Rivières, nouvellement convertis au catholicisme, disaient dans ces mêmes circonstances. C'est pour combattre les ennemis de la prière que volontiers nous exposons nos vies et si nous mourons en combattant, nous croyons mourir pour la défense de la Foi.
La mentalité guerrière européenne qui, depuis des siècles prévalait outremer, a-t-elle été transportée par les Français et les Anglais en terre nord-américaine?  Pourquoi Catherine Mercier n'est-elle pas montée sur les autels en même temps que les Pères Jésuites et leurs donnés qui ont été martyrisés vers le même temps en terre nord-américaine et canonisés au début du siècle en cours?  Probablement parce qu'elle était femme et qu'elle était mariée.



Le scalp
Le scalp est la chevelure d’un ennemi, prélevée après avoir fait une incision autour du cuir chevelu. C’est une pratique rituelle symbolique ancienne des sociétés Iroquoiennes.

Les Amérindiens croyaient que l’esprit, l’âme résidait dans le cuir chevelu, car les cheveux continuent de pousser après le décès. Le scalp était pour les guerriers une façon de s’emparer de l’âme des morts, de leur énergie vitale. On allait jusqu’à manger le cerveau des combattants pour s’approprier leur force. C’était aussi pour retrouver une partie des proches, morts au combat et mangés par les ennemis.

Soleil, guerre et cheveux sont intimement liés dans la croyance Iroquoise. Ils sont d’ailleurs désignés par le même mot. La peau du crâne avec sa chevelure était fixée à un cerceau décoré d’une vannerie faite de lamelles de frêne.



« A l’instar de la fourrure, le scalp et le prisonnier acquirent même une valeur d’échange sur le marché colonial nord-américain » avec l’arrivée des Blancs.

Le sort des prisonniers

Les prisonniers qui n’étaient pas adoptés étaient utilisés comme esclaves ou tués. La mort violente était considérée comme une mauvaise mort: idéalement, il fallait mourir parmi les siens, après avoir épuisé ses forces. La torture aurait eu pour but de vaincre la résistance de l’ennemi. Aussitôt qu’il montrait sa défaillance, on pouvait l’exécuter.

Le mot «Iroquois » vient du surnom « Irinakhoiw » que leur donnaient leurs ennemis et qui signifie « langues de serpents ». Les hommes Iroquois étaient les plus féroces guerriers d’Amérique.

La maladie, qui a tué davantage que les fusils, a décimé les populations, ce qui forçait les clans à entreprendre plus de guerres.

Le scalp pratiqué par les Amérindiens n’est pas, contrairement à ce qu’on a longtemps pensé, un simple trophée de guerre.

La paix de 1622, léguée par Champlain, s'effrite peu à peu au fil des années trente, alors que les Iroquois obtiennent des Hollandais, établis à Fort Orange (aujourd'hui Albany, dans l'État de New York), des armes à feu en échange de leurs peaux de castors. Les Français, pour leur part, refusent ce genre de troc, ou le font de façon très limitée avec des Hurons convertis au christianisme. Désireux de se venger des défaites qu'ils ont subies aux mains des Français, et désormais armés pour le faire, les Iroquois se montrent de plus en plus hostiles.



Le conflit larvé éclate finalement en 1641, quand le gouverneur Montmagny, accompagné de toute sa suite, part en chaloupe à la rencontre de leurs chefs près de Trois-Rivières, afin de parlementer avec eux. Dans le plus pur style européen, il fait monter dans un canot un guidon - le porte-étendard de la compagnie - et un héraut - le messager protocolaire.



« Le canot, et le guidon, et le héraut » sont reçus avec mépris par les Iroquois, qui huent les émissaires, tirent des flèches sur leurs embarcations, arborent le scalp d'un Algonquin allié aux Français. Outré de « toutes ces insolences », Montmagny répond par des décharges de pierriers et de mousquets. C'est le début d'un quart de siècle d'hostilités...

La situation en est à ce point quand, en mai 1642, un groupe de colons, sous la direction d'un ancien officier, Paul Chomedey de Maisonneuve, se rend à l'île de Montréal pour y fonder un établissement. Il faut pour cela une bonne dose de témérité, car l'endroit, situé à proximité du territoire des Iroquois, est particulièrement exposé à leurs attaques. Les nouveaux arrivants construisent un fort et, l'année suivante, y installent l'artillerie. Si les habitants de Québec connaissent une relative sécurité, il n'en va pas de même pour ceux des établissements de Trois-Rivières et de Montréal, d'où l'on ne sort jamais « sans avoir son fusil, épée et son pistolet ». En fait, le danger est tel que chaque habitant doit se constituer son propre défenseur. Il n'est pas étonnant dès lors que l'on préfère demander au roi des colons qui soient « tous gens de cœur pour la guerre », sachant manier « la truelle d'une main et l'épée de l'autre ».


La défense de la colonie s'organise néanmoins. Au mois d'août 1642, le gouverneur Montmagny, ayant reçu de France un contingent d'une quarantaine de soldats, ordonne la construction d'un fort à l'embouchure de la rivière Richelieu, là où se trouve aujourd'hui la ville de Sorel, afin de bloquer la route traditionnelle des invasions iroquoises. De plus, la reine de France, Anne d'Autriche, qui s'intéresse aussi aux affaires canadiennes, quoique surtout du point de vue de la protection des missions, débourse 100 000 livres pour lever et équiper une compagnie de 60 soldats. Ce qui fut fait durant l'hiver de 1643-1644. « Laquelle compagnie fut distribuée dans les différents quartiers de ce pays », rapporte une chronique de l’époque.

Ces soldats arrivèrent à Québec en juin 1644. Le 7 septembre, ayant parcouru 1 300 kilomètres à pied et en canot, vingt-deux (22) d'entre eux parvinrent « aux Hurons », c'est-à-dire à la mission de Sainte-Marie, sur les rives du lac Huron, où ils logèrent chez les jésuites et partagèrent leur table. En septembre 1645, ils revinrent à Ville-Marie, escortant un convoi de quelque 60 canots « chargés de quantité de castors » Cette expédition fut remarquable à plusieurs points de vue. D'abord, c'était la première fois qu'une garnison française, ou même européenne, était envoyée défendre un poste aussi loin dans l'ouest. Ensuite, les soldats montèrent la garde non pas dans un fort solidement construit, pourvu de canons, mais dans une mission protégée d'une simple palissade à la mode amérindienne. Enfin, l'impact économique du convoi de pelleteries, rendu à bon port grâce à la vigilance de leur escorte, fut considérable.


Ces « soldats de la reine » étaient cependant en nombre insuffisant pour garantir la sécurité des Français et de leurs alliés. Passé 1645, leur détachement semble se fondre dans la garnison régulière, car il n'en est plus fait mention. À cette époque, la colonie compte peut-être une soixantaine de soldats, répartis entre Montréal, Trois-Rivières et Québec.  
 
31 janvier 2016