dimanche 19 octobre 2014

Louis XIV Conditions de vie des marins, colons français - Nos ancêtres étaient à bord des navires vers la Nouvelle-France - La santé et les punitions Partie 7

Conditions de vie des marins et des colons français
Nos ancêtres étaient à bord des navires vers la Nouvelle-France
Partie 7
Santé

Le lien entre nourriture et santé reste très fort, comme encore aujourd'hui. Le déséquilibre du régime alimentaire des marins, notamment dans l'apport journalier des vitamines du fait du manque de produits frais, est à la source de carence provoquant à court terme des maladies comme le scorbut, des retards de croissance chez les plus jeunes, voire le rachitisme, ainsi que des maladies de peau et une baisse de l'acuité visuelle.

Les épidémies, comme la dysenterie ou le typhus, provoquées par l'ingestion de nourriture avariée ou gâtée ou le manque d'hygiène, prennent des proportions catastrophiques sur l'eau du fait de la promiscuité des marins et de l'impossibilité d'isoler les malades hormis avec un simple carré de toile.


L'expédition Hozier de la Royal Navy dans les Antilles, menée en 1726 contre l'Espagne, s'est soldée par la mort de 4 000 hommes sur les 4 750 qui en prirent le départ.

L'hygiène corporelle n'est pas le souci premier du capitaine d'un vaisseau.   Le savon est encore un produit de luxe, et le branle-bas de propreté n'est pas systématique, surtout pas en cas de mauvais temps, et se laver fréquemment avec de l'eau de mer provoque, de toutes façons, des ulcérations de la peau.
L'alcoolisme et les maux vénériens figurent parmi les maladies les plus fréquentes des matelots.

En mortalité de crise, les pertes oscillent entre un cinquième et plus de la moitié le record, si on peut appeler ça un record, est de 61,6 % sur un navire de la Royale le Palmier au XVIIIe siècle.  En mortalité ordinaire, le taux de perte varie entre 8 et 15 % selon les destinations et la durée de la mission, taux similaire à celui de la marine marchande. Cela n'inclut pas les décès en captivité ni ceux survenus dans les hôpitaux à terre de 3% à 5 %.
 
Le combat
 
Le Téméraire conduit à la casse, de Turner, illustre parfaitement la fin de la marine à voile au profit de celle à vapeur, symbole de la Première Révolution Industrielle
« Savez-vous ce qu'est un combat naval ?


Navire Le Téméraire
On manœuvre, on se tire des coups de canon, puis chacune des deux armées navales se retire, et la mer n'en est pas moins salée.

Le vaisseau en campagne n'est pas forcément un vaisseau navigant: plus le navire est imposant et difficile à manœuvrer, moins il sert effectivement.
 
Dans la Royal Navy, un 3 ponts restent les 4/5 du temps au mouillage durant la campagne, alors que dans le même temps, le sloop ou la corvette, voire la frégate, passent les 3/4 de la campagne à sillonner les mers.

Durant le combat, sur un 74 canons, la plupart des matelots sont astreints au service des pièces, il ne reste qu'une centaine d'hommes pour la manœuvre du navire sur le pont.

La ligne de bataille reste la formation de combat par excellence 

Les écarts sensibles entre les pertes subies par les marines de guerre britannique et française au cours des affrontements successifs qui les mettront aux prises s'expliquent par deux approches tactiques différentes.
 
Les Français tirent  à démâter  pour immobiliser l'adversaire alors que les Britanniques tirent  plein bois  dans la coque, pour neutraliser l'ennemi en détruisant ses batteries et par conséquent en causant le plus de pertes possibles à son équipage.
 
Le prince de Joinville écrit dans ses Vieux Souvenirs
 
« Nos équipages étaient d'une vaillance, qui a souvent été jusqu'à l'héroïsme, mais ils ne savaient rien; ils recevaient la mort sans la donner; tous les boulets anglais portaient; tous les boulets français s'en allaient en l'air.»
 
Par contre lorsque des navires de pêche sont mentionnés dans des sources, celles de l'histoire dite « officielle », M. Charles Vianney CAMPEAU a répertorié ces informations, car parfois certains de ceux-ci ont aussi amené des passagers. Toutefois il faudrait un site spécial pour ces navires de pêche. L'on sait que certaines années, au 17e siècle par exemple, de France seulement, il en est venu plus de 600, sans parler des îles britanniques, de l'Espagne, du Portugal, des Pays-Bas et aussi surtout sans oublier les innombrables bateaux basques; donc infiniment plus, que les rares navires de commerce. Avant l'avènement d'Internet et de la numérisation des documents dans les centres d'archives, il existait très peu de listes de passagers des navires pour la Nouvelle-France.
Ile-aux-Grues
Le 1er septembre 1729, un bâtiment de guerre français, l’Éléphant, fait naufrage près de l’île-aux-Grues. Ce navire amenait à Québec des personnages importants comme Mgr Pierre-Herman Dosquet, quatrième évêque de Québec, l’Intendant Gilles Hocquart et le lieutenant de vaisseau Louis-Philippe de Rigaud de Vaudreuil, fils aîné de l’ancien gouverneur de la Nouvelle-France. L’équipage et les passagers sont sauvés par miracle.

Le 14 novembre 1736, le navire français La Renommée, parti de Québec pour La Rochelle le 3 novembre 1736, s’échoue à la pointe méridionale de l’île d’Anticosti. Parmi les 60 marins et passagers, un petit nombre réussit à atteindre l’île d’Anticosti où ils passent l’hiver sans provisions, sans feu et sans vêtements chauds. Ils sont nombreux à mourir sur l’île et les quelques survivants de la Renommée ne reviendront à Québec que le 13 juin 1737.

L’île d’Anticosti est la plus grande île du Québec avec une immense superficie de 7 923 kilomètres carrés.


L’Île d’Anticosti est la porte d’entrée du golfe Saint-Laurent, au large de la Gaspésie, s’étendant sur une longueur de 220 kilomètres et une largeur de 56 kilomètres. La topographie de l’île est peu accidentée, plutôt plane.


L’histoire de l’île d’Anticosti est ponctuée de nombreuses légendes, liées aux naufrages de bateaux et aux voyages d’aventuriers.


C’est 1895 qu’Henri Menier dont le seul village porte son nom Port-Menier, un homme d’affaires français, en fait l’acquisition dans le but d’en faire un lieu de chasse et de pêche. À cette fin, Menier a introduit quelque 220 cerfs de Virginie avec succès, mais le bison et le wapiti-cervus elaphus n’ont pas proliféré.


Aujourd'hui, cinq pourvoiries à droits exclusifs de chasse et de pêche occupent la majorité du territoire de l’île. La pêche sportive au saumon y est très répandue.


Le parc national d’Anticosti a été créé en 2001 et deux réserves écologiques, soit la réserve de la Pointe-Heath et la réserve du Grand-Lac-Salé y sont situées.


Plusieurs attraits peuvent être visités sur l’île : la Chute Vauréal qui fait 76 mètres de haut et se jette dans un canyon d’une longueur de plus de trois kilomètres ; le Cap de la Vache-Qui-Pisse ou Cap de la Vache-Pisseuse, une falaise d’une quinzaine de mètres située dans la partie occidentale de l’île, ayant la forme d’une tête de vache au profil couronné de quelques touffes d’épinettes noires. L’eau s’infiltrant dans la masse calcaire resurgit en filets, d’où son nom évocateur.  


Description du supplice de la bouline


On avait attaché pour cet effet une corde du gaillard d'avant au gaillard d'arrière, on dépouilla le soldat de son justaucorps, et on le lia par le travers du corps avec une corde qui était passé dans un anneau de fer qui coulait le long de la corde tendu; tout l'équipage était des deux côtés de cette corde avec des garcettes à la main: ce sont de petites cordes plates tressées, dont on se sert pour ferler les voiles; il devait courir sept fois de l'avant à l'arrière du vaisseau, et pendant sa course tous ceux qui étaient armés de garcettes les lui appuyaient sur le corps. Nous demandâmes grâce après trois courses, notre capitaine nous l'accorda.
Partirent une heure et demie ou environ et qu'ils burent pendant ce temps chacun une bouteille de vin. Ces matelots attendent la marée haute pour regagner leur bâtiment.
Pêche sur le Grand Banc

Pendant la traversée transatlantique, quelques événements rompent: la monotonie du voyage. Le plus important et sans doute le plus intéressant pour les matelots, est la cérémonie du baptême à laquelle doivent se soumettre tous les bâtiments et toutes les personnes qui passent sur le Grand Banc pour la première fois. Cette cérémonie se déroule également: à cinq autres endroits, soit en traversant les détroits de Gibraltar et des Dardanelles, le cercle polaire, l'équateur et les tropiques. Les marins et les passagers qui subissent le baptême de l'équateur sont exempts de tous les autres. Toutes les personnes qui en sont à leur première traversée se présentent devant un membre de l'équipage déguisé de la façon la pks hirsute possible.

Elles s'assoient sur une barre au-dessus d’une balle remplie d'eau, et versent alors une offrande en argent. Si elles refusent à faire cette petite contribution, les matelots les laissent tomber dans un baril. Au lieu d'un bain forcé, les températures sur le Grand Banc étant plutôt inclémentes, les matelots barbouillent les récalcitrants de noir de fumée. L'argent recueilli permet à l'équipage d'acheter un peu d'eau-de-vie pour se désaltérer. Mis à part l'équipage qui y trouve son compte, les passagers ne semblent pas apprécier l'expérience. Les missionnaires, entre autres, y voient une parodie du sacrement de baptême et trouve le tout assez grossier.


L'arrivée sur le Grand Banc permet à tous, marins comme passagers, de pêcher quelques morues et autres poissons. La consommation de ce poisson frais, après quelques semaines d'aliments fort salés, est particulièrement bien appréciée. Et comme autres distractions de la traversée, l'équipage décharge un peu de mousqueterie contre une banquise pendant que le capitaine fait tirer un ou deux coups de canons sur l'île aux Oiseaux en entrant dans le Golfe.


« Nous tirâmes un coup de canon, qui mit l'alarme dans toute cette république volatiles e il s'y forma au dessus des deux Isles un nuage épais de ces Oiseaux. Le voilier avait bien deux ou trois lieues de circuit j'écris à Charlevoix dans son carnet de voyage. Ceux qui sont à bord de voiliers le 25 août y fêtent la Saint-Louis en l'honneur du Roi. En mer, cette célébration signifie quelques coups de canon et un repas plantureux à la table du capitaine. Dans les ports, la cérémonie est plus élaborée; l'équipage pavoise le bâtiment.
 
Voyage avec la flibuste du Père Labat
   
Le mercredi 7, je donnai à dîner au capitaine Daniel, à son contremaître, son écrivain et son chirurgien, et nous nous embarquâmes sur les quatre heures du soir, comptant d’aller


déjeuner le lendemain à la Guadeloupe. La barque qu’il montait était bermudienne, très bonne voilière ; il avait quatre-vingt-dix bons hommes et six canons. C’était plus qu’il n’en fallait pour attaquer un galion d’Espagne ou un anglais de quarante canons. Nous mîmes en panne devant le Prêcheur, où, selon la bonne coutume de nos flibustiers, ils ont toujours quelque affaire, surtout ceux qui ont encore quelque argent, car les lois de la bonne flibuste ne permettent pas d’en porter en mer, et quand on se trouve dans le cas, il faut au plus vite le dépenser dans un cabaret. Le capitaine Daniel rassembla ses gens sur les neuf heures et fit servir ses voiles.
 
Nous fûmes à merveille jusqu’à mi-canal entre la Dominique et la Martinique, mais tout d’un coup le vent tomba et nous eûmes un calme tout plat. Notre pilote ne se trompa point dans le jugement qu’il porta de ce calme imprévu ; il dit que nous allions avoir une bourrasque ; il fit prendre les ris dans la grande voile, passer de nouvelles manœuvres au trinquet et au foc ; il visita les amarres des canons et renforça les amarres qui tenaient le canot. A peine avait-il achevé que nous fûmes pris d’un tourbillon de vent d’est-sud-est, si furieux et si incivile qu’il commença par enfoncer notre grande voile. Encore fûmes-nous heureux qu’il ne nous démâta pas ; nous sauvâmes les lambeaux de notre voile et nous bougeâmes d’abord à mâts et à cordes et ensuite avec un morceau de trinquet, grand comme une serviette. Quoique je fusse sans contredit un des meilleurs dormeurs de la mer, l’affaire était si brusque que je ne pus fermer les yeux ; d’ailleurs, mon matelas fut bientôt tout mouillé, car les lames nous couvraient à tout moment de l’arrière à l’avant. Je m’assis à plat à l’arrière du gaillard, enveloppé dans un capot et lié par le milieu du corps avec une bonne corde, à peu près comme un singe, de peur que quelque lame ou quelque roulis ne prît la liberté de me jeter hors le bord.
 
Nos gens dans un profond silence obéissaient à l’envi au moindre commandement et travaillaient de toutes leurs forces. La mer paraissait toute en feu ; le temps, qui était noir, avait quelque chose d’affreux ; je ne pouvais pas voir mes mains en les approchant de mes yeux quand il n’éclairait point, mais les éclairs étaient si vifs que je voyais alors tous les mouvements de nos gens. Le capitaine Daniel me donna une bouteille d’eau-de-vie, dont j’avalai adroitement un bon coup, car il ne faut pas être maladroit pour mettre une bouteille à sa bouche sans se rompre les dents. Cette liqueur, que je n’ai jamais aimée, me parut alors excellente ; elle me réchauffa, car j’étais à moitié glacé, l’eau de la mer ayant cette propriété dans les pays chauds d’être extrêmement froide, et je n’avais rien de sec sur le corps. Sur les quatre heures du matin la pluie tomba avec violence et abattit beaucoup le vent, et au point du jour un de nos gens cria terre sous le vent à nous.
 


À suivre voir partie 8


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