lundi 21 avril 2014

Esclavages en Nouvelle-France - plusieurs de nos ancêtres

Plusieurs familles de nos ancêtres ont été des esclaves au début de la colonisation de la Nouvelle-France. La majorité de ses esclaves sont des amérindiens «Panis» ou la nation moderne des Pawnees.   

Esclavage en Nouvelle-France
L'esclavage en Nouvelle-France est une réalité aussi bien
de la société coloniale que de certaines sociétés autochtones.
 
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
En ce qui concerne Augustin Laprise fut un esclave et Mme Daneau a vendu un esclave comme vous le verrez ci-dessous.
 
Esclaves du capitaine Denis Roberge
 
Augustin Laprise, Panis          
Esclave de Denis Roberge, capitaine de vaisseau et baptisé le 17 octobre 1718 âgée entre 5 et 6 ans.  


Charles Malhiot, Panis
Esclave de Denis Roberge, capitaine de vaisseau baptisé le 17 octobre 1718 à 7 ans environ. A cause de son patronyme, nous pensions qu'il a dû auparavant à son maître un Malhiot  

Catherine, Panis
Esclave de Denis Roberge malade à l'hôtel Dieu en 1755 à l'âge de 22 ans à Québec  
 
Anonyme, Panis 
Appartenant à famille Dagneau mère de Charles-Louis Panis et  d'un père inconnu; baptisé le même jour, parrain: le lieutenant Charles Moyennes de Longueuil; marraine: Louise Saint-Ours de Chaillons, épouse de François Legardeur de Courtemenache, inhumé 14 mars 1752

Marie, Renarde, communauté Mesquakie du Canada
Née en 1732, inhumée en 1753 vers l'âge de 30 ans à Fort-Frédéric
   
Marie-Anne, Montagnaise, Innu du Saguenay


Pendue pour vol en 1756 à Montréal


Elle est surprise à voler la nuit chez son maître, le tribunal la condamne le 20 septembre 1756 à être pendue devant la maison de ce même Dagneau dit Douville.  Elle en appelle au Conseil Supérieur en faisant valoir qu'elle est enceinte.
 
On la conduit donc à Québec; le Conseil  étudie l'affaire et va d'abord s'assure si la montagnarde est enceinte ou non: le chirurgien-major de l'hôtel de Québec, compagne d'une sage femme, procède à l'examen et conclut que la grossesse n'est qu'une feinte.  Le 20 novembre suivant, à trois heures de l'après-midi, la coupable meurt à gibet à Québec.
(Inventaire des jugements et délibérations du Conseil Supérieur, II:202 s.)
 
Louise Dagneau dit Douville-Dequindre, amérindienne


Née en 1745, et baptisée le 10 mai 1745 âgée de 10 à Lachine âgée de 10 ans: parrain Céloron de Blainville, officier; marraine dame Dequindre Blainville. Selon le recensement de Détroit en 1750 un Dequindre possède 2 esclaves  

Charles (Dagneau), amérindien dit Charles Ménard et Charles Argencourt
 
Esclave d'Antoine Ménard, habitant de Chambly.  Le 1 novembre 1741, Charlotte Rondeau, âgée de 18 ans (probablement fille de Joseph Rondeau et de Marie Passeriez-Bonnefond), déclare devant le récollet Michel Rêvasseur, qu'elle est enceinte des oeuvres de cet esclave: comme elle est servante de Clément de Sabrevois, celui-ci poursuit en cour le propriétaire de l'esclave, le 9 février 1742.  Le procureur du roi demande qu'Antoine Ménard soit condamné à payer les frais de couches et nourrice, et entretenir l'enfant à naître jusqu'à 18 ans et qu'il verse à la mère 200 livres pur frais de gésine et pour dédommagement ( Documents judiciaires, 20 avril 1742: Registres des Audiences, 9 février 1742 ).
 
Le 13 avril 1742, Antoine Ménard engage son esclave à Dagneau dit Liouville-Dequindre et à ses associés pour se rendre à Michilimakinac: l'engagé devra conduire un canot de marchandise en montant et un canot de fourrures en descendant.  Il recevra 180 livres, dont la moitié lisera versé en marchandises et l'autre moitié en argent.  (Greffe Danré de Blanzy)
 
Esclavage entre amérindiens
Les amérindiens étaient répartis en nations dont certaines pratiquaient l'esclavage avant l'arrivée des Européens. Le plus souvent, les esclaves étaient capturés à l'occasion de conflits entre des communautés ou des nations, comme dans certaines sociétés de l'Antiquité européenne. Toutefois, les captifs ne devenaient pas exclusivement des biens marchands. Selon les cas, ils étaient tués pour assouvir le désir de vengeance de leurs ravisseurs, pris comme conjoints, gardés comme serviteurs, adoptés pour remplacer un défunt ou remis à une tierce partie pour cimenter une alliance ou obtenir une contrepartie en biens de traite.


En Acadie

L'esclavage semble avoir été rarissime dans l'Acadie historique qui correspond essentiellement à la Nouvelle-Écosse moderne. Toutefois, on a recensé au moins 216 esclaves, noirs à 90%, au sein de la population de la colonie française de l'île Royale, qui correspond aux îles actuelles du Cap Breton et du Prince-Édouard, entre 1713 et 1760. La grande majorité de ceux-ci se retrouvent à Louisbourg, sans doute en raison des contacts suivis de ce port avec les Antilles.

En Nouvelle-France


Le chercheur Marcel Trudel a recensé 4,185 esclaves au Québec entre la deuxième moitié du XVIIe siècle et 1834. De ce nombre, les trois quarts étaient d'origine amérindienne, communément appelés des Panis, et le quart était d'origine africaine. Contrairement aux esclaves de la Nouvelle-Angleterre, qui étaient surtout exploités dans un contexte agricole, les esclaves de la Nouvelle-France étaient exploités en milieu urbain, notamment à Montréal, comme domestiques.


Marcel Trudel a noté que plusieurs membres du clergé catholique, notamment la Mère d'Youville, ainsi que plusieurs communautés religieuses, y compris les Jésuites, les Ursulines, les Récollets, les Sulpiciens, et les Frères de la Charité, possédaient des esclaves.


L'esclavage noir


Comme il a été mentionné, la majorité des esclaves du Canada était d'origine amérindienne. C'est donc dire que la traite des Noirs n'était pas aussi importante au Canada qu'elle l'était en Louisiane et dans les 13 colonies britanniques. En effet, la main-d'œuvre dont avaient besoin les principales entreprises de la Nouvelle-France n'était pas aussi importante que celle dont dépendaient les colonies britanniques. L'économie, axée sur l'agriculture (et non la plantation), la pêche, et sur le commerce des fourrures, n'était pas fondée sur l'esclavage comme dans des colonies américaines méridionales. De plus, le pouvoir royal décourageait la traite des Noirs, préférant garder les esclaves pour les Antilles où la production nécessitait une plus grande main-d'œuvre. La plupart des esclaves d'origine africaine appartenait à des particuliers.


Pour la période allant de 1700 à 1730, on constate que 44 noirs apparaissent comme esclaves au Québec. Les chiffres pour les trois décennies suivantes sont de 43, 141 et 95 par décennie. Ainsi, ce sont 323 esclaves noirs qui sont arrivés au Québec entre 1700 et 1759.


L'arrivée de plusieurs esclaves noirs entre 1730 et 1759 résulte d'attaques contre les villages anglais dont les Français ramenaient les esclaves noirs. Par exemple, en 1745, une esclave noire enceinte est ramenée au Québec quand son mari est tué dans une attaque. Cette réfugiée est comptée pour deux arrivées d'esclaves noirs au Québec.


Ainsi, le chiffre de 1400 esclaves noirs avancé par Marcel Trudel est surtout le fait du régime anglais. Il en arrivera près de 1200 sous le régime anglais. La majorité des esclaves noirs du Québec seront détenus par des propriétaires d'origine britannique, même si la majorité des propriétaires d'esclaves auront été francophones.


L'esclavage Panis


Les Pawnees vivaient autrefois dans la région de la Plate River, au Nebraska. Cette nation était composée de différents groupes: les Kitkehahkis, les Chauis, les Pitahauerats et les Skidis. Chacun des groupes était subdivisé en plusieurs villages. Le nom de Pawnee vient de "Paariki" qui veut dire "une corne" en référence à leur hure de cheveux sur le crâne. Les Pawnee habitaient dans des huttes recouvertes de terre. Les tipis en peau étaient utilisés pour les chasses au bison. Les huttes en terre évoluèrent d'une forme rectangulaire à une forme circulaire probablement à cause de leur migration vers le nord. Pour construire une hutte de terre, on commençait par planter en cercle 10 à 15 poteaux dans le sol d’environ 2 m. de haut, ils étaient espacés de 3m.    


Cela déterminait l'espace au sol. Des poutres étaient ensuite disposées en haut de ces poteaux. La structure était recouverte avec des couches de branches de saule, de l'herbe et de la terre. Des troncs étaient disposés horizontalement pour recouvrir l'espace entre les poutres centrales. On laissait un trou au centre du toit qui servait de cheminée et pour laisser entrer la lumière. On laissait aussi une entrée. La porte était faite avec un morceau de peau de bison étirée sur une charpente de saule qui pivotait vers l'intérieur. La nuit, elle était barricadée avec un morceau de bois passé à travers les poteaux qui la constituaient. Le foyer était installé dans une dépression circulaire creusée dans le sol au centre de l'habitation ; il était entouré de pierres plates. Leur habitation était à demi-souterraine.

Les femmes faisaient pousser du maïs, des courges et des haricots.
Les Pawnee développèrent aussi l'art de la poterie. Les femmes participaient activement au commerce en gérant la distribution des surplus au sein de la tribu, et avec les autres bandes indiennes. Elles participaient également aux cérémonies ayant trait à la production de nourriture, l'abondance des récoltes et la chasse des bisons.

Les femmes avaient le pouvoir de la vie. Elles portaient leurs enfants dans une sorte de porte-bébé accroché à leur dos. Ils étaient fabriqués avec planche en bois plus large vers le haut. On y peignait l'étoile du nord et le soleil. Il était recouvert avec la peau d'un chat sauvage qui était l'emblème d'un ciel étoilé. La planche faisait un arceau au dessus de la tête de l'enfant ; cet endroit portait un arc en ciel. Les femmes aidaient leurs maris à charger et porter leurs ballots de plantes médicinales.

Les classes sociales favorisaient les chefs et les prêtres. Chaque chef de village ou de bande avait avec lui un paquet d'herbes médicinales. Le chaman avait des pouvoirs spéciaux qui lui permettaient de soigner les malades et de chasser les raids ennemis ou les famines. Ces prêtres connaissaient les rituels et danses sacrées.

Les Pawnees avaient aussi des sociétés guerrières et militaires. Porter une chemise en peau était le signe d'un statut élevé. Peu d'hommes avaient ce privilège. La plupart des chemises de cérémonie portaient des bandes ornées de piquants de porc-épic ou de perles. Peindre ses mains indiquait qu'on avait combattu un ennemi au corps à corps.

Leur religion était un peu complexe. Ils identifiaient leurs dieux aux étoiles et se servaient de l'astronomie dans leurs activités quotidiennes. Les étoiles indiquaient quand planter le maïs. Tirawahat était le pouvoir de l'univers, le dieu le plus important, celui qui était à l’ origine de toute chose. Tirawahat créa l'univers, donnant ses ordres à tous les dieux inférieurs. Certaines cérémonies religieuses en son honneur impliquaient des sacrifices humains.
En 1780, on estimait la population Pawnee à 10,000 personnes. Dans les années 1840 après l'ouverture de la ligne de chemin de fer, les maladies venues avec les blancs (variole, grippe, etc.), l'alcool et les guerres avec les autres tribus avaient beaucoup diminué la force des Pawnees, leur population avait chuté à 4,500 individus. L’influence des missionnaires blancs contribua à l'abandon de leurs coutumes primitives et des cérémonies religieuses. En 1970, il ne restait plus que 2,000 Pawnees, installés principalement en Oklahoma.


Le Missouri d'où viennent les Pawnees (Panis) n'est intégré qu'aux réseaux commerciaux et politiques de la Nouvelle-France qu'en 1680. Toutefois, il faut se garder de croire à un lien obligé entre les esclaves Panis et la nation moderne des Pawnees. Une carte de 1688 signale de nombreuses nations ou communautés des Plaines (Panimaha, Panetoca, Pana, Paneake, Paneassa) dont l'appellation pourrait être à l'origine du nom donné en Nouvelle-France aux esclaves amérindiens. On ne peut d'ailleurs démontrer que l'une d'elle serait l'ancêtre des Pawnees. De plus, les documents disponibles indiquent que les Panis provenaient de plusieurs nations amérindiennes. À la fin du régime français, le mot était tout simplement devenu synonyme d'esclave.


L'esclavage Panis sous le régime français débute à la fin du XVIIe siècle quand la Nouvelle-France développe les liens commerciaux sur sa frontière occidentale dans le bassin du Mississippi. Les administrateurs de la Nouvelle-France acceptaient déjà à l'occasion des captifs amérindiens afin de cimenter des alliances ou de conclure des traités de paix; ils achetaient aussi les captifs anglais pris par leurs alliés autochtones afin de les échanger au besoin contre des captifs français. Mais ce seront alors des négociants français, des grands marchands de Montréal et des fonctionnaires coloniaux qui reviendront de l'ouest avec des captifs amérindiens dont ils feront des esclaves pour au moins quelques années.


La Grande Paix de 1701 oblige l'administration de la Nouvelle-France à s'immiscer encore plus dans les transferts de captifs entre nations amérindiens. À la même époque, les gouverneurs de la Nouvelle-France et de la Louisiane apprennent que des colons français et des négociants canadiens-français incitent les nations de l'Illinois à se faire la guerre afin de leur procurer des captifs qui pourraient ensuite être vendus comme esclaves aux plantations anglaises des Carolines ou envoyés dans les Antilles. La Nouvelle-France adopte donc en 1709 une ordonnance qui légalise l'esclavage Panis : pour des raisons diplomatiques et économiques, il paraît préférable de favoriser l'envoi d'esclaves Panis en Nouvelle-France plutôt que dans les colonies anglaises.


Il en résulte une explosion du nombre d'esclaves Panis en Nouvelle-France. En 1709, au moment de l'ordonnance qui permet et réglemente l'esclavage Panis, il y aurait eu jusqu'à 13-14% des maisonnées de Montréal qui auraient compté au moins un esclave. En 1725, dans le district commercial de Montréal avoisinant la Place du Marché et la rue Saint-Paul, ce sera presque la moitié des maisonnées qui compteront au moins un esclave. Même si les chiffres de Trudel sont sans doute trop conservateurs, la population de la colonie n'a sans doute jamais compté plus de 5% d'esclaves, toutes catégories confondues.


L'ouvrage de Trudel recense les mentions d'esclaves dans les actes et documents disponibles ; il ne peut pas révéler la présence réelle des esclaves Panis sur un territoire donné à un moment donné. De plus, des documents, dont le registre des malades de l'Hôtel-Dieu de Montréal, ont disparu tandis que d'autres, comme les recensements du régime français, n'énumèrent pas toujours les esclaves. Enfin, les esclaves qui se sont sauvés (parfois incités à le faire, selon l'intendant Raudot, par des gens du pays n'ayant pas
d'esclaves) ou qui sont morts (parfois en bas âge) avant d'être baptisés ont peu de chances de figurer dans les documents, de même que ceux dont l'affranchissement n'a pas été documenté ou qui ont été envoyés en France. Dès avant 1740, des propriétaires auraient envoyé des Panis comme esclaves aux Antilles.


Sous le régime français, de très nombreux Panis asservis en Nouvelle-France sont signalés à Détroit, Michilimakinac et dans les villages de l'Ouest américain, mais leur baptême en ces lieux n'exclut pas leur arrivée ultérieure dans la vallée du Saint-Laurent. Il s'agissait souvent de captifs obtenus de leurs ravisseurs par les Français. Ils servaient en tant que domestiques, plus rarement comme ouvriers, guides, trappeurs ou voyageurs engagés dans la traite des fourrures, la durée de leur servitude variant beaucoup.


De nombreux Panis ont connu la servitude au Canada. Les 2,800 recensés par Trudel sont retrouvés dans toute la Nouvelle-France (incluant l'ouest américain) sur une période de plus d'un siècle. Il y a sans doute eu moins de 600 esclaves Panis dans tout le territoire de la Nouvelle-France à n'importe quel moment (incluant l'ouest américain), la pratique de l'esclavage n'ayant pas vraiment dépassé quatre-vingts ans sous le régime français (de 1680 environ à 1759). En incluant le régime anglais, l'esclavage n'aura été pratiqué sur place que pendant 150 ans environ. Les deux siècles retenus par Marcel Trudel correspondent à la période de la reconnaissance légale de l'esclavage en territoire canadien, de 1609 à 1834.


L'esclavages des blancs par les amérindiens


Les Amérindiens pratiquaient aussi l'esclavage des blancs. Pendant plus d'un siècle à partir d'environ 1650, bon nombre de personnes furent victimes d'innombrables raids perpétués tant par les amérindiens que par les colons américains et canadiens de l'époque. Susanna Johnson fut une de ses victimes et vit quelques mois en 1754 avec Joseph-Louis Gill, un chef des Abénakis à Odanak près de Sorel. Suite à sa libération, elle retrouva les siens et publia ses récits. D'autres prisonniers blancs ont été adoptés et intégrés à la tribu qui les avait capturés.
 
De Paariki, "cornu", allusion à leur coiffure, ou de Pansu, "chasseur". Eux-mêmes s'appelaient Chahiksichahiks "hommes des hommes".

Divisés en quatre tribus, les
Pawnees étaient des semi-nomades vivant dans des abris de terre. Comme les Mandans, ils se partageaient entre la culture du maïs et la chasse aux bisons. Pratiquaient des rites religieux complexes où les éléments naturels (le vent, le tonnerre, les éclairs, la pluie) étaient les messages envoyés par Tirana, la force supérieure. Une série de cérémonies ponctuait la croissance du maïs avec des sacrifices humains (généralement une captive Comanche). Ils connaissaient la vannerie, la poterie et le tissage.

Venus du sud, ils occupèrent la plaine avant l'arrivée des Sioux. Coronado les rencontra en 1541. Au début du XVIIIe s., les Pawnees furent alliés aux Français pour commercer et contrer la pression espagnole. Ils s'épuisèrent au XIXe siècle dans leurs luttes contre les Dakotas. Fournirent des éclaireurs aux armées US. Cédèrent leurs terres par traités et s'installèrent en Oklahoma. Environ 10000 en 1780. 1149 en 1970
                                                                                     
                                                                          Panis
Ils appartenait à la famille des langues caddos et vivaient dans la vallée de la rivière Platte, dans le territoire qui est aujourd'hui le Nebraska. On ne sait pas comment leur nom en vint à désigner tout esclave indien, mais quand Dustiné visita les Panis en 1719, ils l'accueillirent fort mal car les sauvages leur avaient dit que les Français étaient à la recherche d'esclaves
 
Esclavage en Nouvelle-France
 
En 1848, François-Xavier Garneau a écrit, parlant du Canada principalement que La Nouvelle France n'était pas basée sur l'esclavage.  44 noirs en esclavage sur une période de 225 ans c'est moins de 10 esclaves noirs dans les pires moments. C'était un phénomène très rare au Canada, contrairement à la Louisiane et la Nouvelle-Angleterre.
 
Pour les Pawnee (Panis) le chiffre de 2,800 est trompeur et douteux. Certains propriétaires d'esclaves indiens étaient des indiens eux-mêmes comme Charles Langlade. Il n'y a jamais eu autant de Panis en esclavage en un moment précis. Ces 2,800 Pawnees furent en
servitude pendant un certain temps sur une période de 120 ans. Et rien n'indique combien d'années ils restaient vraiment en servitude. Si 23 Pawnees étaient en servitude pour 1 an chacun on arrive à ce chiffre de 2,800 pendant les 120 ans. 2,800 ont passé en servitude pendant un certain temps.


Ces esclaves étaient souvent des prisonniers de guerre qu'on empêchait de partir, et qui servaient dans toutes sortes de professions. Ce n'étaient pas des esclaves au sens ou on l'entend généralement. Ils n'étaient pas des maltraités sur des plantations de sucre comme aux États-Unis britanniques ou aux Antilles.


Différence d'esclavage


Les documents n'emploient pas toujours, loin de là, le mot esclavage pour remarquer la servitude. On évite d'ordinaire jusqu'en 1709, année ou l'intendant Raudot déclare ceci :
 
"L'esclavage légal; par la suite, il arrive que des curés, rédacteurs de l'état civil, évitent systématiquement le mot esclave, pour utiliser plutôt appartenant à, alors que l'on sait par d'autres sources que de tel individu baptisé et inhumé est bien esclave."


Appartenant à en d'autres termes pudiques en cours comme serviteur, servante, domestique demeurant chez; ici encore, que l'individu en question a été ou est encore en servitude.
Ainsi l'amérindienne Louise, dite d'abord servante, est qualifiée ensuite d'esclave et du Panis Louis-Alexis, on écrit au baptême qu'il demeure chez Mézière, mais à l'inhumation 2 ans plus tard, on précise qu'il en est la propriété.


Noter que le mot Nègre durant cette période garde le sens dominatif qu'il avait du temps de l'esclavage.


Il aurait eu un total de 4,092 esclaves dont 2692 Amérindiens et 1400 Noirs soit 1,943 ou 47'5% d'hommes et 2,149 ou 52,5% de femmes. De ces statistiques nous remarquons que 41,4% d'hommes étaient Amérindiens et 57,2% étaient Noirs. En ce qui concerne les femmes 57,6% étaient Amérindiennes et 42,8% Noirs.


Les esclaves amérindiens, il est relevé 83 noms de famille française
 
Alavoine
Argencourt
Auger
Belhumeur
Berey
Blanchetière
Blondeau
Bocage
Boileau
Bourdeau
Bourdon
Calmet
Campeau
Cardinal
Cassard
Chauvin
Content
Cordulle
Courchaîne
Decouagne
Défonds
Desautels
Desbois
Desforges
Doyon
Dubaux
Dubuisson
Duchesne
Dudevoir
Dufresne
Duffy
Dulude
Dumais
Fily
Francheville
Gagnier
Gamelin
Giasson
Gouin
Guibeau
Guilory
Hamelin
Hervieux
Jolivet
Juvine
Lafleur
Laframboise
Lapièce
Laprise
Laronde
Larose
Lavilette
Legardeur
Lerenard
Lespérance
Lestage
Léveillé
Longueuil
Magnan
Malhiot
Marin
Marsil
Ménard
Mondplaisir
Morand
Radisson
Raimbault
Rapin
Riberville
Sabourin
Saint-Luc
Saint-Onge
Sansouci
Sigefroy
Sincerni
Spadille
Superenant
Viger
Voisin
You
Yousille






Les esclaves noirs, nous relevons 39 noms de famille française
 
Beaumenil
Boncelle
Brisse
Canon
Casot
Cent-Pitoles
Cerré
Coudrin
Fortune
Guillette
Hanovre
Hazard
Hubert
Jacques
Jasmin
Lafleur
Lafricain
Lamour
Laramée
Lazie
Le Jeune
Lepage
Lespiègle
Léveillé
Lontin
Marié
Monsaigne
Négrié
Niverville
Orillat
Orry
Pompe
Provençal
Quéry
Regereau
Rosier
Saint-François
Saint-Julien
Tessier



Valeur d'un esclave monétaire 
 
Il a été recueillis 115 prix d'esclaves évalués en argent doit 27 prix d'amérindiens et 89 prix de Noirs, pour une somme brute, un Amérindien vaut 412 livres françaises en 1760 et un Noir 980 livres françaises.


En plus des prix évalués en nature, comme celui acheté par Charles Boucher de Labruère pour 90 minots de blé en 1790 ou bien cette Panisse vendue en 1722 par la veuve Deneau dit Destaillis à Joseph-Laurent Lefebvre pour 40 minots de pois et un cochon


Sur 1435 propriétaires identifiés, 940 soit 66,5% n'ont que des Amérindiens, 330 soit 23% n'ont que des Noirs, 165 soit 11,5% ont les deux.


Les propriétaires se répartissent entre 1,215 francophones soit 84,7% et 221 anglophones soit les 15,5% restant.
 
Cette arrivée soudaine d'esclaves noirs entre 1730 et 1759 est due à des attaques contre les villages anglais d'où les français ramenaient les esclaves noirs. Par exemple, en 1745, une Noire enceinte est ramenée au Québec quand son mari est tué dans une attaque. Cette réfugiée est comptée pour 2 arrivées d'esclaves noirs au Québec (page 87 du livre de Marcel Trudel).
 
Il provient en vaste majorité du régime anglais. Dans le tableau de la page 86 Marcel Trudel indique entre autres que dans une année du régime anglais ce sont 375 esclaves noirs qui sont arrivés au Québec. Il en arrivera 1200 sous le régime anglais, soit 4 fois plus que pendant les 30 ans d'esclavage des noirs du régime français en moins de 25 ans de régime anglais (1783-1800). La majorité des esclaves noirs du Québec seront détenus par des propriétaires britanniques.
 
Professions des propriétaires d'esclaves en Nouvelle-France  
Répartition ou l'occupation de 739 proprios individuels.


Marchands avec 339 ou 45,9%
Officiers militaires avec 149 ou 20,2%
3 Évêques
5 prêtes séculiers
1 ministre anglican
5 gouverneurs-généraux
7 gouverneurs particuliers
2 intendants
1 commissaire-ordonnateur
16 membres du Conseil Supérieur et du Conseil Législatif
2 grands-voyers
2 contrôleurs
1 trésorier de la Marine
15 juges
3 procureurs du roi
3 avocats
20 notaires
5 médecins
3 arpenteurs
1 maitre de postes
3 sculpteurs
1 peintre
7 imprimeurs
11 cabaretiers et aubergistes
2 soldats
13 chirurgiens
11 tailleurs
6 menuisiers et charpentiers
1 cordonnier
3 tanneurs
1 tonnelier
1 chaudronnier
1 amidonnier



Les propriétaires qui possèdent collectivement des esclaves, outre le Gouvernement, ce sont les Jésuites, les Récollets, les Sulpiciens, la Congrégation de Notre-Dame, l'hôpital Général et l'hôtel Dieu de Montréal, l'hôpital Général et l'hôtel Dieu de Québec, les églises paroissiales de Détroit et de Michilimakinac ou Panis.
 
En réunissant tous les noms d'église
 
«Communautés et individus, y compris le ministre anglican Chabrand-Delisle» nous ne trouvons tout de même que 48 esclaves «1,6% des propriétaires connus»  tout juste pour que nous puissions affirmer que les gens d'église en ont et que l'esclavage est accepté et pratiqué à tous les niveaux de la société.


Répartition des esclaves avec les gens d'église
Individus et communautés Esclaves Individus et communautés Esclaves

Évêques
3
Prêtres séculiers
9
Ministre anglican
1
Jésuites
11
Récollets
3
Sulpiciens
3
Congrégation de Notre-Dame
3
Hôpital Général de Montréal
3
Hôpital Général de Québec
1
Hôtel Dieu de Montréal
4
Hôtel Dieu de Québec
2
Églises de Détroit et de Michilimakinac
5


De toute évidence les Panis que nous rencontrons dans la population française, sont ou ont été des esclaves. Chez les Amérindiens du bassin du Missouri, les voisins venaient régulièrement faire des prisonniers qu'ils revendaient à d'autres nations; d l'une à l'autre, ces Panis passaient aux traiteurs français. Nous avons identifié 1710 Panis soit 63,5% des Amérindiens esclaves. Ils sont si communément articles de ce marché que le mot Panis
devient synonyme d'esclavage. Il n'est donc pas sûr que tout Panis soit de la nation
Panisse. Parmi les 482 Amérindiens dont l'origine est inconnue, «ce sont les 17,9%», il doit se trouver un bon nombre de vrais Panis.


L'esclavages des blancs par les amérindiens
 
Les Amérindiens aussi pratiquaient l'esclavage des blancs. Louis-Joseph Gill, un anglais, sera capturé en 1704 pendant le raid de Deerfield au Massachusetts. Il deviendra le chef des Abénakis Saint-François (à Odanak près de Sorel)... Les Amérindiens prenaient régulièrement des prisonniers qu'ils intégraient à leur tribu.
 
Joseph-Louis Gill, dit Magouaouidombaouit (« le camarade de l’Iroquois »), grand chef des Abénaquis de Saint-François, né en 1719 dans la mission Saint-François-de-Sales (Odanak, Québec), décédé au même endroit le 5 mai 1798.
 
Joseph-Louis Gill est le plus remarquable des enfants issus du mariage de Samuel Gill et de Rosalie (née James ?), tous deux capturés par les Abénaquis sur les côtes de la Nouvelle-Angleterre. Il épousa, vers 1740, la fille du grand chef de la tribu des Abénaquis de Saint-François, Marie-Jeanne Nanamaghemet. Peu avant 1749, il fut élu grand chef de ces Abénaquis; cette même année, il signa, ainsi que quatre autres grands chefs, la lettre aux chanoines de la cathédrale de Chartres. En France, pour le renouvellement du vœu des


Abénaquis à Notre-Dame
 
Comme ses parents, Gill passa sa vie parmi les Indiens, mais il n’adopta toutefois pas leur genre de vie, préférant à la chasse l’agriculture et le commerce, qui lui procurèrent une certaine aisance. Mme Susanna Johnson, une captive qu’il avait achetée et qui vécut chez lui en 1754, écrit :     


«Il tenait un magasin et sa manière de vivre était supérieure à celle de la majorité des membres de sa tribu.» Le couple Gill eut deux fils, Xavier et Antoine. Le premier étant identifié par l’abbé Joseph-Pierre-Anselme Maurault avec le dénommé Sabatis dont parle Mme Johnson.
 
Joseph-Louis Gill échappa au massacre perpétré par le major Robert Rogers lors de la destruction du village des Abénaquis en octobre 1759; mais sa femme et ses deux enfants furent emmenés en captivité, et seul Antoine survécut. Après la Conquête, Gill fut, en plusieurs circonstances, le porte-parole de la tribu auprès des autorités anglaises.
 
Haldilmand
 
Ainsi que, le 24 novembre 1763, il alla rencontrer le nouveau gouverneur militaire de Trois-Rivières, Haldimand, pour lui donner l’assurance que les Abénaquis de Saint-François n’entretenaient aucune correspondance avec les Indiens des pays d’en haut, soulevés par Pondiac*, et pour lui demander que le jésuite Jean-Baptiste de La Brosse remplace, comme missionnaire, le père Pierre-Joseph-Antoine Roubaud. En février 1764, il rencontra de nouveau Haldimand pour se plaindre des empiétements des Blancs sur le territoire de chasse des Abénaquis.
 
La loyauté de Gill envers la couronne britannique fut mise en doute lors de la Révolution américaine. Au cours de l’été de 1778, cinq Américains qui s’étaient échappés des prisons de Québec furent repris par les éclaireurs Abénaquis, à dix lieues du village de Saint-François-de-Sales. On trouva sur eux un plan de la rivière Saint-François que leur avait tracé Gill pour les guider jusqu’en Nouvelle-Angleterre. Ayant appris la nouvelle de leur capture, Gill prit la fuite. On ne le revit pas pendant deux ans.
 
En 1780, pour gagner les partisans que Gill avait parmi les Abénaquis, le surintendant du département des Affaires indiennes à Montréal, John Campbell, proposa de l’envoyer chercher à Cohoes (Newbury, Vermont), où on avait appris qu’il se trouvait, et de lui promettre le pardon. À la fin du mois d’août, Gill se livra au capitaine Luke Schmid, qu’il rencontra au blockhaus de Saint-Hyacinthe, sur la rivière Yamaska. Haldimand, devenu gouverneur de la province, lui accorda son pardon et lui fit prêter le serment d’allégeance au roi. Pour donner une preuve de sa loyauté envers le gouvernement, et en même temps pour dissiper les préventions des autres Abénaquis à son endroit, Joseph-Louis Gill partit, en mai 1781, du côté de Cohoes pour faire quelque prisonnier.
 
Par on ne sait quelle ruse, il réussit à s’emparer du major Benjamin Whitcomb


Malheureusement son prisonnier lui échappa à quelques lieues de Saint-François-de-Sales. Des Abénaquis l’accusèrent d’avoir laissé échapper Whitcomb parce que celui-ci lui aurait promis d’épargner le village si les «Bastonnais» venaient à prendre le Canada. Cette accusation était probablement injustifiée, car on apprit, l’année suivante, que Whitcomb projetait de venir capturer Gill et de brûler sa maison, ainsi que tout le village.
 
Sur la fin de sa vie, Joseph-Louis Gill fut nommé chef de la prière. À ce titre, il occupait le premier rang dans l’église après le missionnaire, et, en l’absence de ce dernier, il présidait aux prières communes qui s’y faisaient quotidiennement. Cette fonction faisait aussi de lui une espèce de préfet de discipline religieuse. Il mourut le 5 mai 1798 et fut inhumé dans l’église des Abénaquis.
 
Gill s’était remarié, le 2 novembre 1763, à Baie-du-Febvre (Baieville, Québec), avec Suzanne, fille du capitaine de milice Antoine Gamelin, dit Châteauvieux ; de cette union naquirent six fils et deux filles dont descendent les représentants les plus illustres de la famille Gill, notamment Ignace qui fut député d’Yamaska sous l’Union.

L’esclavage en Nouvelle-France  
 
Les premiers esclaves au Canada furent les Panis, ou Pawnee, peuples autochtones préférés des Français. Olivier le Jeune fut le premier Africain recensé, arrivé en 1628 en tant qu’esclave et ce, directement de Madagascar en Afrique.  On doit à Sir David Kirke, un corsaire qui devint gouverneur de Terre-Neuve, l’arrivée au Canada de ce premier esclave noir. Avant de quitter Québec, Kirke vendit l’enfant après en avoir donné la responsabilité à son frère Thomas. Le traité de St. Germain-en-Laye en 1632 redonna le Québec aux Français et Olivier fut vendu au Paul le Jeune, qui lui donna son nom Olivier le Jeune.
Le Jeune Olivier, nègre de Guillaume Couillard, baptisé à Québec le 14 mai 1633 et inhumé au même endroit le 10 mai 1654.
 
Originaire de Madagascar ou de la Guinée, il fut emmené tout jeune à Québec par l’un des frères Kirke qui le céda pour 50 écus à Le Baillif, commis français qui s’était mis au service des Anglais. En juillet 1632, ce dernier en fit don à Guillaume Couillard. À son baptême, ce nègre avait reçu le prénom d’Olivier en l’honneur d’Olivier Letardif, commis général ; à son inhumation, nous le trouvons porteur du nom de famille du jésuite Paul Le Jeune, qui lui avait fait le catéchisme.
 
En 1638, il est mis « vingt quatre heures a La chaisne » pour avoir calomnié Nicolas Marsolet ; il signe son aveu d’une croix. Nous ignorons si Couillard le traita en esclave ou lui accorda l’affranchissement, car dans le registre des sépultures, le nègre Olivier est qualifié de domestique.
 
Aucun texte n’établit qu’il ait été esclave. Il a pu aussi bien être dans le cas des Indiennes Charité et Espérance, que Champlain n’eut pas la permission d’emmener en France et que Couillard adopta.

L’esclavage ne deviendra légal en Nouvelle-France que le 13 avril 1709 par une ordonnance de l’intendant Jacques Raudot; il a quand même existé au XVIIe siècle: le mot esclave est employé dans les registres de Lachine, le 28 octobre 1694, pour qualifier le Panis (esclave) de René Chartier. Le commerce des esclaves a sûrement commencé avant 1694 : le traiteur Pierre Ducharme achète un petit Panis avant 1691, et la veuve de Laurent Tessier vend un sauvage vers 1689.
 
L'habitude des Français d’accepter des esclaves sauvages commence encore plus tôt : en 1674, Louis Jolliet emmène du Mississipi un petit esclave qu’on lui a donné là-bas ; en 1671, les Iroquois donnent au gouverneur de Rémy de Courcelles deux esclaves potéoutamises pour calmer son courroux. Il y a donc eu de fait esclavage au XVIIe siècle et l’ordonnance de 1709 ne vient que sanctionner un usage établi. Il faut se rappeler, de plus, ce principe international alors en vigueur: un nègre est esclave où qu’il se trouve, à moins d’avoir été affranchi.
 
Si Olivier Le Jeune est le premier nègre à se montrer dans la vallée du Saint-Laurent, il avait été devancé en Nouvelle-France par ce nègre anonyme qui mourut du scorbut à Port-Royal au cours de l’hiver 1606–1607, et par ce Mathieu de Coste (de Costa), nègre du sieur DU Gua de Monts, qui aurait servi en Acadie vers 1608.
 
En 1759, il y avait entre 1000 et 1500 esclaves noirs en Nouvelle-France. Lorsqu'on avait besoin de journaliers, le roi de France, Louis XIV, permettait à la Nouvelle-France d'importer des esclaves, bien que l'esclavage ait été interdit par la loi en France à cette époque. La plupart des esclaves de la Nouvelle-France vivaient à Montréal ou dans les environs et travaillaient comme domestiques.
 
Ils faisaient la lessive et la cuisine, et ils surveillaient les enfants. Certains travaillaient comme ouvriers agricoles. D'autres faisaient des travaux plus durs : ils construisaient les postes de traite des fourrures des Français et les défendaient.
 
Parmi ceux qui possédaient des esclaves en Nouvelle-France, il y avait des marchands, des commerçants, des militaires, des gouverneurs, des évêques et des prêtres. Même les religieuses employaient des esclaves dans les hôpitaux et les écoles.


Les esclaves de la Nouvelle-France ne vivaient
habituellement pas au-delà de 25 ans

L’expérience de Marie-Josèphe Angélique, une esclave africaine à Montréal en 1734, témoigne du mauvais traitement subit par les esclaves. Ayant appris qu’elle serait vendue, Angélique, aux prises avec la crainte ou par mesure de résistance, mit le feu à la maison de son maître; l’incendie se répandit à 46 autres propriétés. On lui trancha une main, puis on la battit jusqu’à ce qu’elle ait avoué sa culpabilité; elle fut alors arrêtée et condamnée à la pendaison. Cet événement mit fin à la torture des esclaves, mais non à l’esclavage.
 
Le site pédagogique “La torture et la vérité: Angélique et l'incendie de Montréal” examine les circonstances entourant la condamnation à mort de Marie-Josèphe-Angélique. A-t-elle été injustement accusée pour son présumé rôle dans l'incendie qui a dévasté Montréal au 18e siècle? Explorez la collection d'archives, des documents du procès, rapports de torture, cartes de la ville et d'autres fascinantes histoires et nouvelles sur le sujet. Du site ''Les grands mystères de l'histoire canadienne''.
 
Au printemps 1734, un incendie détruit un hôpital et 45 maisons de la rue Saint-Paul, à Montréal. Un procès criminel est aussitôt intenté contre Marie-Josèphe dite Angélique, une esclave noire, et son amant blanc, Claude Thibault. Ce dernier s’enfuit, laissant Angélique seule à clamer son innocence.
 
Une vingtaine de témoins vont défiler devant le juge, tous convaincus que l’esclave de la veuve Francheville est coupable, mais aucun ne l’a vue mettre le feu.
 
Parmi les témoins, Marie, une esclave amérindienne, déclare que l’accusée avait l’intention de brûler sa maîtresse, alors que Jeanne Taillandier dit Labaume, réalise, trop tard, qu’elle a encouragé cette rumeur. D’autres comme Louise Poirier dit Lafleur, une domestique de la veuve Francheville, témoignent du mauvais caractère de l’accusée, tandis que Marguerite César dit Lagardelette, personnage à l’esprit troublé, soutient que l’accusée était particulièrement agitée peu avant l’incendie.
 
Angélique sera finalement trouvée coupable sur la seule déclaration, tardive et mystérieuse, d’une enfant de 5 ans. Forcée d’admettre son crime sous la torture, elle est exécutée publiquement le 21 juin 1734. Selon les autorités coloniales, l’accusée aurait mis le feu « par méchanceté» et pour couvrir sa fuite. Cette hypothèse a été reprise par la plupart des auteurs qui se sont penchés sur ce procès. Mais à la lecture des documents originaux, vous constaterez qu’un doute subsiste quant à la culpabilité de l’accusée.
 
D’abord fondée uniquement sur la rumeur publique, la preuve jugée suffisante par le lieutenant général (juge) et ses conseillers demeure faible. Quant à Thibault, le présumé complice, il reste introuvable et les poursuites à son endroit sont abandonnées.






© Alain Laprise 21 avril 2014
 
 


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