N° 196 - février 2001
Trudeau et le cynisme de l’histoire
Michel Lapierre
Le coureur des bois
Pierre Trudeau (1919-2000), qui aimait se faire appeler Pierre Elliot
Trudeau, cache, au fond de lui, un Québécois on ne peut plus banal.
Jésuitique, Trudeau croyait trop à la liberté pour ne pas
l’orienter. Sous des dehors progressistes, ce
Canayen était bien de sa génération et adorait la grande noirceur de nos
forêts. Aussi l’avènement de la télévision et la Révolution tranquille lui ont-ils passé sous le nez. Devant
l’émission Point de mire qu’animait René Lévesque, la petite revue Cité libre ne faisait pas le
poids. Trudeau sera l’homme de la réaction. La fameuse rose à sa boutonnière
sera rouge de colère.
Pour Pierre Trudeau, le Québec porte un nom intime, celui de son propre père Charles-Émile, qui, mort prématurément, levait le coude, brassait des affaires, parlait joual et admirait Camillien Houde. C’est ce Québec bon vivant que Trudeau voudra assassiner, même s’il lui devait l’argent et l’assurance que procure l’argent.
Pour Pierre Trudeau, le Québec porte un nom intime, celui de son propre père Charles-Émile, qui, mort prématurément, levait le coude, brassait des affaires, parlait joual et admirait Camillien Houde. C’est ce Québec bon vivant que Trudeau voudra assassiner, même s’il lui devait l’argent et l’assurance que procure l’argent.
La comédie de la modernité
Voilà, en gros, les idées lumineuses que développe Michel Vastel dans Trudeau le Québécois, excellente biographie, récemment mise à jour. Mais Vastel ménage trop, à mon goût, la chèvre et le chou. Il n’ose pas déboulonner, une fois pour toutes, l’éternel brébeuvois qui a si bien su jouer la comédie de la modernité.
Grâce à l’aisance matérielle, Trudeau a pu se distinguer de la masse, même si cette aisance était moins considérable qu’on l’a parfois cru.
Le jeune homme a masqué sa
vraie nature de Canayen par un bilinguisme de bon ton, des pitreries, des
déguisements, des lectures trop sérieuses et des vagabondages à peu de frais
autour du monde. Il s’est forgé un accent de toutes pièces pour ne pas
parler notre langue comme son père, fils d’un cultivateur illettré de
Saint-Michel-de-Napierville.
Maître de la pirouette, Trudeau avait l’art de l’invention et savait depuis toujours qu’il deviendrait premier ministre du Canada. Sa mère, Grace Elliot, fille d’une Canadienne française et d’un tavernier bilingue, issu de la race glorieuse des « Écossais » de la région de Saint-Gabriel-de-Brandon, n’a même pas réussi à lui transmettre la parfaite intonation anglaise que les vrais Canadians reconnaissent comme l’apanage des leurs. L’Écosse de Trudeau s’était depuis longtemps perdue dans les eaux du lac Maskinongé.
La conception de la démocratie et du progrès social de Trudeau était trop livresque et trop légaliste pour triompher de l’épreuve de la réalité. Sa compréhension de la culture et de l’histoire était si superficielle qu’elle ne lui a pas permis de faire la nette différence entre l’identité nationale et la simple pratique d’une langue. Pour cet esprit dogmatique, qui avait mal digéré le XXe siècle, la justice et les droits de l’homme allaient de pair avec la mystification. La culture de Trudeau était faite de citations. Ce qui permettait tous les faux-fuyants.
Maître de la pirouette, Trudeau avait l’art de l’invention et savait depuis toujours qu’il deviendrait premier ministre du Canada. Sa mère, Grace Elliot, fille d’une Canadienne française et d’un tavernier bilingue, issu de la race glorieuse des « Écossais » de la région de Saint-Gabriel-de-Brandon, n’a même pas réussi à lui transmettre la parfaite intonation anglaise que les vrais Canadians reconnaissent comme l’apanage des leurs. L’Écosse de Trudeau s’était depuis longtemps perdue dans les eaux du lac Maskinongé.
La conception de la démocratie et du progrès social de Trudeau était trop livresque et trop légaliste pour triompher de l’épreuve de la réalité. Sa compréhension de la culture et de l’histoire était si superficielle qu’elle ne lui a pas permis de faire la nette différence entre l’identité nationale et la simple pratique d’une langue. Pour cet esprit dogmatique, qui avait mal digéré le XXe siècle, la justice et les droits de l’homme allaient de pair avec la mystification. La culture de Trudeau était faite de citations. Ce qui permettait tous les faux-fuyants.
Associer le séparatisme au nazisme
Un curieux mélange d’universalisme néothomiste, de
libéralisme britannique et de je-m’en-foutisme occupait l’esprit du messie du
bilinguisme et du multiculturalisme.
Sous l’influence du jésuite manitobain Robert Bernier, son
maître à Brébeuf, et de Lord Acton, grande figure du catholicisme anglais au
XIXe siècle, Trudeau niait, au nom de Dieu, le principe des nationalités, car
il savait très bien que Dieu avait encore bonne presse au Québec. Ce qui lui
permettait, en mai 1964, dans Cité libre,
d’associer, le plus simplement du monde, le séparatisme au nazisme.
Trudeau, le catholique pratiquant, s’inspirait, à sa façon, des accommodements rendus célèbres par les Jésuites et annonçait, sans problème, la légalisation plus ou moins complète du divorce, de l’avortement, de l’homosexualité et des loteries. La révolution sexuelle et les Lavigueur lui doivent beaucoup. Plus tard, Trudeau se métamorphosera, l’espace d’un instant, en curé de campagne pour nous rappeler que, privé de la revanche des berceaux, le séparatisme perdra tout son sens.
En fait, Trudeau flirtait avec les idées avancées comme il flirtait avec les femmes. Selon Gérard Pelletier, «l’intérêt de Pierre Trudeau pour les femmes venait de son goût de la découverte plutôt que d’un penchant pour le vice ».
Trudeau, le catholique pratiquant, s’inspirait, à sa façon, des accommodements rendus célèbres par les Jésuites et annonçait, sans problème, la légalisation plus ou moins complète du divorce, de l’avortement, de l’homosexualité et des loteries. La révolution sexuelle et les Lavigueur lui doivent beaucoup. Plus tard, Trudeau se métamorphosera, l’espace d’un instant, en curé de campagne pour nous rappeler que, privé de la revanche des berceaux, le séparatisme perdra tout son sens.
En fait, Trudeau flirtait avec les idées avancées comme il flirtait avec les femmes. Selon Gérard Pelletier, «l’intérêt de Pierre Trudeau pour les femmes venait de son goût de la découverte plutôt que d’un penchant pour le vice ».
Si le célibataire endurci a épousé la frivole Margaret
Sinclair, c’était pour la réformer. « En échange de quoi elle lui ferait des
enfants sains», assure une amie de Trudeau. Si l’homme politique admirait Castro, c’était parce que l’amitié
avec cet ennemi des États-Unis affermissait l’indépendance du Canada et le
nationalisme Canadian.
Quant à l’intérêt de Trudeau pour le N.P.D., il était si profond que le socialiste bohème deviendra libéral… Pas question de bouleverser le bipartisme fédéral au profit des indépendantistes québécois. Imaginez la situation si le N.P.D., en pleine ascension à l’époque, et un nouveau parti de droite, issu de l’Ouest rouspéteur, avaient simultanément devancé les libéraux et les conservateurs au Canada anglais !
Quant à l’intérêt de Trudeau pour le N.P.D., il était si profond que le socialiste bohème deviendra libéral… Pas question de bouleverser le bipartisme fédéral au profit des indépendantistes québécois. Imaginez la situation si le N.P.D., en pleine ascension à l’époque, et un nouveau parti de droite, issu de l’Ouest rouspéteur, avaient simultanément devancé les libéraux et les conservateurs au Canada anglais !
Le Canada anglais serait devenu, pour notre délice, un
théâtre politique typiquement anglo-saxon et protestant. Le N.P.D.,
héritier du Social Gospel des pasteurs Woodsworth et Douglas, aurait affronté
une droite populiste, héritière du créditisme des pasteurs Aberhart et Ernest
Manning. Laissé pour compte, Elvis Gratton n’aurait plus reconnu son Canada et
se serait découvert une destinée québécoise.
La pirouette et la jambette
Toujours aussi jésuitique, Trudeau compensera les méfaits de la révolution sexuelle par une révolution missionnaire, fondée sur le multiculturalisme. Le Canada deviendra de moins en moins anglais et de moins en moins Canayen. Quelle chance historique pour le Parti libéral ! Il sera presque appelé, en vertu des lois arithmétiques, à détenir le pouvoir pour l’éternité.
Mais Trudeau n’a pas l’âme tranquille pour autant. L’impensable s’est réalisé. La Caisse de dépôt et placement, création de la Révolution tranquille, est devenue l’un des principaux actionnaires du Canadien Pacifique, symbole même de la Confédération ! En 1982, Trudeau tente de réduire la puissance de la Caisse, mais recule à la dernière minute. Le plaisantin commence à se heurter à l’histoire.
Celui qui, comme le dit Vastel, «en donne aux Anglais plus qu’ils en demandent» constate que ces derniers, préoccupés par la gestion des finances publiques, l’accusent, lui le French Canadian, si pingre dans la vie privée, d’avoir mené le Canada au bord de la faillite.
La pirouette et la jambette
Toujours aussi jésuitique, Trudeau compensera les méfaits de la révolution sexuelle par une révolution missionnaire, fondée sur le multiculturalisme. Le Canada deviendra de moins en moins anglais et de moins en moins Canayen. Quelle chance historique pour le Parti libéral ! Il sera presque appelé, en vertu des lois arithmétiques, à détenir le pouvoir pour l’éternité.
Mais Trudeau n’a pas l’âme tranquille pour autant. L’impensable s’est réalisé. La Caisse de dépôt et placement, création de la Révolution tranquille, est devenue l’un des principaux actionnaires du Canadien Pacifique, symbole même de la Confédération ! En 1982, Trudeau tente de réduire la puissance de la Caisse, mais recule à la dernière minute. Le plaisantin commence à se heurter à l’histoire.
Celui qui, comme le dit Vastel, «en donne aux Anglais plus qu’ils en demandent» constate que ces derniers, préoccupés par la gestion des finances publiques, l’accusent, lui le French Canadian, si pingre dans la vie privée, d’avoir mené le Canada au bord de la faillite.
Charles-Émile Trudeau était devenu riche en vendant ses
stations-service à l’Imperial Oil ; l’Écosse des Elliot ne remontera jamais à
la surface du lac Maskinongé; et Pierre Elliot Trudeau doit se résoudre à
inviter la reine à Ottawa pour qu’elle sanctionne le rapatriement de la
Constitution et la Charte des droits et libertés.
Le cynisme de l’histoire l’emporte sur le cynisme du premier
ministre. Mais, entre une pirouette derrière la reine et une jambette au
Québec, Trudeau se vengera de Dieu et du monde entier en léguant
au Canada tout ce qu’il mérite ZÉRO (0 Jean Chrétien).
Michel Vastel, Trudeau le Québécois, Éd. de l’Homme, 2000.
Michel Vastel, Trudeau le Québécois, Éd. de l’Homme, 2000.
Pierre
Elliott-Trudeau
Candidat
Premier Ministre ?
Marqué du signe de la
Bête, le diable, diabolo
Marquera-t-il du même signe la législation canadienne ?
"Pas à la tête, mais à la porte du parti libéral!"
Les libéraux se donnent un nouveau chef fédéral cette année.
Pour succéder à Lester Pearson. Lui succéder, pas nécessairement comme premier
ministre, mais plus probablement comme chef de l'Opposition à la toute
prochaine élection générale.
Dans le parti libéral, on ne manque pas d'aspirants à la
chefferie. Des gens qui se croient qualifiés pour conduire le navire de l'État
sur une mer où des puissances non élues font le calme et les tempêtes, les
périodes de vaches grasses et de vaches maigres à leur gré, sans convoquer de
congrès et sans se soumettre à un verdict d'urne électorale.
Mais pour le choix du chef, il y a élection —pas par le
peuple, mais par des membres du parti qui ont d'abord joué assez pour se faire
choisir comme délégués par les libéraux de leur région. Beaucoup de
sollicitations déjà, beaucoup de promesses, de combines, d'alignements
d'influences, dans ces premiers choix régionaux. Et beaucoup plus encore parmi
ces délégués pour le choix du chef.
Tricheur
Les aspirants se font valoir tant qu'ils peuvent:
l'humilité, la modestie n'ont pas leur place dans cette course à la chefferie ;
la prière, la retraite fermée, non plus. Aucun aspirant, d'ailleurs, ne se
considère comme gravissant une montagne de calvaire pour le salut de son pays.
Une quinzaine de concurrents. Plusieurs d'entre eux, des
ministres dans le cabinet Pearson. Dans le cabinet, ils étaient liés par la
solidarité ministérielle ; mais dans la lutte pour le sommet des sommets,
chacun est contre chaque autre. Ministre ou non, chacun a son équipe, son
groupe de promoteurs pour exalter leur homme, lui trouver ou lui inventer
toutes les qualités, cabaler pour lui, le prémunir contre tout faux-pas
possible, couvrir ou réparer toute gaffe qu'il peut commettre.
Mais dans cette campagne 1968 pour le leadership du parti
libéral, si chaque concurrent a son équipe, il en est un qui, en outre, a
bénéficié spécialement des faveurs de ce qu'on appelle les «mass média» — de la
machine à fabriquer des réputations : colonnes des journaux, tribunes de la
radio et de la télévision ; appui de groupements de toutes sortes, sous toutes
sortes de noms, tous chargés de forces de gauche, forces communistes ou forces
maçonniques.
Quel est le nom le plus mis en vedette, surtout dans les
organes de langue française? Tout le monde le sait: c'est le nom de Pierre-Elliot Trudeau. Pourquoi? Sûrement pas à
cause de nombreuses années de service à la cause du parti libéral. En 1963, il
traitait les libéraux d'idiots. Ce qui ne l'empêche pas, cinq ans plus tard, de
chercher à être le chef suprême de ces «idiots»!
Serait-ce à cause de son attachement et de son dévouement
aux valeurs chrétiennes et civilisatrices du Canada, que la machine à fabriquer
des vedettes le présente comme un choix désirable pour diriger les destinées du
pays ? Son passé, celui qu'il a lui-même tissé, parle plutôt dans le sens
contraire.
C'est en 1940 que Pierre-Elliot Trudeau émerge de
l'obscurité. Sous un Canada en guerre. Cette année-là, Trudeau est chassé du
Corps de Formation d'Officiers, pour manque de discipline. Le révolutionnaire
bourgeonnait déjà en lui.
Mais ce n'est pas un révolutionnaire à bombes ou à couteau
entre les dents, qui sera sa vocation : cela c'est pour les instruments, pour
les bras, non pas pour les cerveaux de la révolution. Et Pierre-Elliot Trudeau
se classe « cerveau ». En 1945, il entre à l'Université d'Harvard, bouillon de
culture d'intellectuels de gauche qui empoisonnent les États-Unis.
En 1947, il va se parfaire à l'École Économique de Londres,
institution qui fut largement financée par des donations de gauchistes, comme
Ernest Cassell, en vue de former des experts socialistes capables d'occuper des
postes de commande dans tous les gouvernements du monde, surtout du monde
anglo-saxon, Canada y compris. Pierre-Elliot Trudeau a connu là le fameux professeur
marxiste Harold Laski, qui, dit-il, est « l'influence la plus stimulatrice et
la plus puissante » qu'il ait rencontrée.
De retour au pays, à Montréal, en 1951, Trudeau lance la
revue « Cité Libre », premier coup
de pioche contre l'édifice chrétien de la province de Québec. Cité « libre » —
un Québec à libérer de toute influence sacerdotale, à déconfessionnaliser dans
ses syndicats, dans ses écoles, dans toutes ses institutions publiques. Et qui
furent les associés de Pierre-Elliot Trudeau dans cette démolition par la
plume?
Gérard Pelletier
dès la fondation ; puis des «rouges» pur-sang : le professeur Raymond Boyer,
convaincu d'espionnage soviétique dans le procès de l'affaire Gouzenko ;
Stanley Ryerson, théoricien en vue du parti communiste canadien et rédacteur de
la « Marxist Review » ; Pierre Gélinas, rédacteur du journal communiste «
Combat » et directeur pour Québec de l'AgitProp (agitation et propagande) du
parti communiste.
En 1952, Pierre-Elliot Trudeau conduisait à Moscou, pour une
conférence économique, une délégation dite d'hommes d'affaires, qui s'avéra une
délégation de communistes canadiens. Les articles pro-soviétiques qu'il publia
à son retour le firent qualifier de communiste dans
«Le Droit» d'Ottawa et dans « L'Action Catholique » de
Québec.
En 1953, Trudeau se vit refuser l'entrée aux États-Unis,
comme « inadmissible », sans doute à cause de ses affinités communistes qu'il n'était plus possible d'ignorer. Et
c'est ce type-là que certains voudraient hisser au sommet de la politique du
Canada !
En 1955, Pierre-Elliott Trudeau essaya de former dans Québec
un rassemblement de tous les groupes de gauche, un « front uni ». Mais Trudeau
fut jugé trop à gauche, même par le parti CCF d'alors (aujourd'hui Nouveau
Parti Démocratique). Or, c'est cet homme, ce Trudeau trop à gauche pour le
parti de gauche, qui allait être accueilli dix ans plus tard par le parti
libéral, qui allait en devenir une des figures de premier plan ! O histoire !
Mais en attendant, Trudeau devait encore manifester le fond
de son personnage rouge. En 1960, il
conduisait une délégation communiste, à Pékin cette fois, pour célébrer la
victoire des Rouges, imposant leur pouvoir à la grande Chine continentale.
Entretemps, le communiste Castro s'est installé à la tête du
gouvernement de Cuba. Il faut lui rendre hommage. Trudeau veut le faire par un
geste remarquable. Il part de la côte des États-Unis en canot, ramant avec
ferveur vers Cuba. Mais avant qu'il franchisse la limite des eaux américaines,
il est arrêté par un garde-côte de Key West et re-déporté au Canada.
En 1961, les dirigeants marxistes et socialistes du Nouveau
Parti Démocratique publiaient un manuel intitulé « Social. Purpose for Canada
», destiné à être pour le parti socialiste N. P.D. ce qu'avait été dans les
années '30 le « Social Planning for Canada » rédigé par les intellectuels du
CCF. Un chapitre de ce nouveau manuel a été composé par Pierre-Elliott Trudeau.
Il y montre Mao-Tse Tung, chef rouge de
la Chine, comme un maître à imiter :
« L'expérience de ce stratégiste de grande classe,
Mao-Tse-Tung, peut nous amener à conclure que, dans un pays vaste et
hétérogène, la possibilité d'établir des châteaux-forts socialistes dans
certaines régions est la meilleure chose à faire ».
Trudeau n'est pas séparatiste. Nous non plus. Mais pas pour
la même raison. Nous voulons être chez nous dans un grand pays libre, d'un
océan à l'autre. Trudeau, lui, veut un grand pays socialiste, et il juge que
c'est plus facile d'y arriver avec une tête socialiste en commande à Ottawa.
Dans son livre « La Pratique et la Théorie du Fédéralisme », il écrit, page 373
de l'édition anglaise, (nous traduisons) :
«Le Fédéralisme doit être bienvenu comme un instrument de valeur
permettant à des partis dynamiques de planter des gouvernements socialistes
dans certaines provinces, d'où la semence du radicalisme peut graduellement
s'étendre».
La «semence du radicalisme». Radical, c'est cela Trudeau, un
radical, un intellectuel radical, un intellectuel révolutionnaire.
En 1962, sous la pression d'étudiants de gauche dont il
alimentait la ferveur, Trudeau obtint un poste de professeur à l'Université de
Montréal. Université qui devint vite un incubateur de pro-Castros.
C'est en 1965, il y a donc seulement trois ans, que Trudeau
décida de joindre le parti libéral —ou plutôt de se servir du parti libéral
pour se propulser à un pouvoir politique qui lui permettrait de façonner un Canada à la Castro ou à la
Mao, au moins tel qu'il le concevait dans son esprit depuis une
quinzaine d'années.
Et l'on vit la machine fabricatrice de vedettes exalter le
trio rouge Trudeau, Pelletier, Marchand, comme artisans de rajeunissement du
parti libéral, qui allaient délivrer le parti de sa vieille garde et accélérer
la marche vers le progrès — le progrès rouge, évidemment, même sans le dire.
Dès 1966, Pearson faisait de Trudeau, ce nouveau-né dans le
parti, son Secrétaire parlementaire. Et en 1967, il le nommait au ministère
important de la Justice.
Grande réjouissance pour les communistes, non seulement du
Canada, mais du monde entier, cette ascension fulgurante d'un des leurs à un
poste-politique élevé d'où il pourrait faire beaucoup pour eux au Canada. Le
fondateur du Comité communiste pour la Liberté de Cuba, le professeur
communiste Kenneth McNaught, pouvait bien déclarer avec un sentiment de
triomphe: «Le sort politique de Trudeau
pourra bien être le sort politique du Canada.» Ce qui signifiait un Canada
communiste.
Quels Libéraux encore sensés peuvent songer à se donner
comme chef un homme qui devrait être mis à la porte du parti comme un danger
mortel ?
A peine devenu ministre de la Justice, Trudeau rêvait déjà
de faire- de son ministère un organe pour la planification socialiste du
Canada. Un communiqué publié par lui-même, dans le Toronto Star du 25 avril
1967, dit en effet :
«La Justice doit être regardée de plus en plus comme un
département de planification pour la société de demain, et pas seulement comme
un bureau de conseillers légaux du gouvernement.»
Une telle conception du ministère de la Justice pourrait
convenir à un ministre de pays communiste, mais certainement pas à un ministre
du gouvernement canadien.
Trudeau à la tête du parti libéral ? Nous ne sommes ni de ce
parti ni d'un autre; mais à titre de citoyen d'un pays encore libre, nous
répondrions : Non, pas à la tête, mais à la porte du parti !
Et ce n'est pas tout. C'est avec une puanteur de Sodome que Pierre-Elliot
Trudeau courtise le poste de chef du parti libéral fédéral. Il a, en effet,
présenté à la Chambre son bill «omnibus». Omnibus, parce que ce bill couvre des
amendements à plusieurs sujets du code criminel. Trudeau les met ensemble pour
faire passer, dans un même vote, le neutre et le mauvais.
Deux points du bill omnibus devraient marquer de honte le
ministre de la Justice et feraient rejaillir cette honte sur le Canada s'ils
étaient adoptés. L'un légalise l'homosexualité. L'autre permet l'avortement
dans certains cas, légalisant ainsi le meurtre d'êtres humains innocents.
Les Évêques ont déclaré que ce permis à l'avortement ne peut
être accepté par des catholiques. Il ne peut l'être, non plus, par des
chrétiens qui, sans être catholiques, se réclament de la doctrine du Christ, ou
même de la simple loi naturelle. Mais Trudeau veut que les députés votent son
bill selon la ligne du parti, et non pas selon leur conscience.
Voilà Trudeau.
Trudeau marqué du signe de la Bête. Va-t-on lui permettre de marquer du
même signe la législation canadienne ? Que saint Michel nous en préserve, même
s'il doit tirer son épée, comme il l'a déjà fait plus d'une fois dans
l'histoire, pour protéger des peuples qu'il aime contre la pourriture et la domination de Satan!
Autres personnages sataniques Canadiens et Québécois
Justin Trudeau, Jean Charest, Philippe Couillard, Stéphane Dion, etc.
http://www.michaeljournal.org/causeries/textescauseries/tape_169.htm
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