dimanche 3 novembre 2013

Louis XIV - Le Cardinal de Richelieu et les adversaires, les complots, espionnage, protestants, sa fortune, ses penséees, intrigues


Cardinal de Richelieu

Cardinal Duc de Richelieu

Cardinal et Homme d'État Français

En 1566, François Du Plessis épousa Suzanne de La Porte, issue d'une riche famille d'avocats solidement implantée dans la haute magistrature parisienne. De leur union naquirent cinq enfants, dont trois fils : Henri, marquis de Richelieu, qui mourut en duel en 1619 ; Alphonse, auquel était destiné l'évêché de Luçon; enfin, Armand Jean Du Plessis.  Cardinal et homme d'État français, qui encouragea l'absolutisme en France en consolidant l'autorité royale et posa les bases de la grandeur du royaume au XVIIe. siècle en poursuivant une politique étrangère conquérante.

Faits historiques
Né le 15 septembre 1585 futur grand Cardinal
Cardinal de Richelieu

En 1586 Baptême d'Armand Jean en l'église St-Eustache de Paris. Et naissance de la soeur d'Armand, Nicole,

6ème et dernier enfant de la famille du Plessis.
01 janvier 1589 Mort de Catherine de Médicis
01 août 1589 assassinat d'Henri III. Henri de Navarre devient de droit roi, Henri IV.
10 juin 1590 François Du Plessis venait d'être promu premier capitaine des gardes du roi et meurt à l'âge de 42 ans,

 père d'Armand Jean Du Plessis, du future Cardinal de Richelieu,
En 1592 Siège de Paris par Henri IV
25 juillet 1593 abjuration d' Henri IV.
22 mars 1594 Henri IV entre à Paris
Le parlement de Paris expulse les jésuites du royaume
En 1597 Armand Jean Du Plessis entre au collège de Navarre.
13 avril 1598
Henri IV signe d'Édit de Nantes qui fixe légalement le statut des protestants en France.
17 décembre 1600, mariage d'Henri IV avec Marie de Médicis.
27 septembre 1601 naissance de Louis XIII, futur roi de France.
En 1602 Armand Jean commence des études théologiques.
02 janvier 1604, le parlement de Paris enregistre l'édit autorisant les jésuites à se réinstaller à Paris.
Institution de la paulette (taxe permettant d'assurer l'hérédité des offices).
14 septembre 1606, baptême de Louis XIII. Le pape Paul V est le parrain du futur roi de France.
Henri IV, par lettres-patentes, nomme Armand Jean évêque de Luçon, il a 21ans.
17 avril 1607, Armand Jean obtient à Rome la dispense d'âge pour être évêque. Rattachement de la Navarre à la France.
21 décembre 1608, Armand Jean entame l'exercice de ses fonctions dans son diocèse et est accueilli

par le chapitre de Luçon à Fontenay-le-Comte, à 24 kilomètres de Luçon.
14 mai 1610, assassina d'Henri IV, Marie de Médicis sera la régente.
Ascension des Concini (Concino Concini et sa femme, Léonora Galigaï).
En 1613 Concino Concini est nommé maréchal de France.
En 1614 Armand Jean est élu député de sa province pour la réunion des États-généraux qui doit se tenir bientôt.
26 octobre 1614, majorité de Louis XIII.
27 octobre 1614 l'ouverture des États généraux (27-10-1614).
23 février 1615, Clôture des États généraux.
28 novembre 1615, mariage de Louis XIII avec Anne d'Autriche.
24 novembre 1616, Richelieu entre au conseil du Roi.
24 avril 1617, exécution de Concini. Le Roi, Louis XIII, prend le pouvoir ; Luynes est son favori.
03 mai 1617, Marie de Médicis part pour Blois. Richelieu l'accompagne et s'éloigne.
11 juin 1617, Richelieu s'exile volontairement dans son diocèse.
15 juin 1617, le Roi assigne Richelieu à résidence dans son diocèse.
08 juillet 1617, exécution de Léonora Galigaï. Révolte de la Valteline, en Italie.
En 1618 Le Roi exile Richelieu en Avignon.
22 février 1619, Marie de Médicis s'évade de Blois. "Première guerre" de la mère et du fils.
30 avril 1619, Richelieu rappelé d'Avignon, aide à conclure le traité d'Angoulême.
Juillet-août 1620, nouvelle guerre de la mère et du fils.
10 août 1620, traité d'Angers conclu grâce à Richelieu.
24 décembre1620, assemblée illégale des protestants à la Rochelle. Organisation militaire des protestants.
En 1620 La Valteline est occupée par les Espagnols.
En 1621 Mort de Luynes, le favori de Louis XIII.
02 septembre 1622, Richelieu est proviseur de la Sorbonne.
05 septembre 1622, Richelieu est fait Cardinal.
18 octobre 1622 renouvellement de l'Edit de Nantes.
20 février 1623, Louis XIII écarte le surintendant des finances, Schomberg et le remplace par La Vieuville.
29 avril 1624, entrée de Richelieu au Conseil du Roi comme Cardinal. Le 13 août, il devient

le chef nominal après l'arrestation de La Vieuville.
Février 1626, paix de la Rochelle qui renouvelle celle de Montpellier.
05 août 1626, premier mariage de Gaston d'Orléans, frère du roi, avec Mlle de Montpensier.
19 août 1626, exécution de Chalais.
Octobre 1626, Richelieu grand maître et surintendant de la navigation et du commerce de France.
En 1627 Rupture franco-anglaise.
29 juillet 1627, débarquement anglais sur l'île de Ré.
Défense de Toiras.
Septembre 1627, La Rochelle soulevée par les Rohan.
12 septembre 1627, début du siège de La Rochelle.
30 avril 1628, Bérulle devient Cardinal.
23 août 1628, assassinat du duc de Buckingham.
28 octobre, capitulation de la Rochelle.
1629 le 03 janvier 1629, avis de Richelieu au roi en faveur de l'intervention à Mantoue.
Fin des guerres protestantes en France.
Richelieu devient l'un des principaux ministres d'États.
26 novembre 1629, Richelieu est nommé Duc et Pair.
11 novembre 1630, journée des Dupes. Le parti de la reine mère vaincu.
30 janvier 1631, Gaston d'Orléans rompt avec Richelieu.
23 février 1631, Marie de Médicis prisonnière à Compiègne.

18 juillet 1631, elle fuit aux Pays-Bas espagnols. Gaston d'Orléans la rejoint avant de passer en Lorraine.
En1634 Réconciliation du roi, Louis XIII, avec son frère, Gaston d'Orléans.
En 1635 Formation officielle de l'Académie française.
En 1635 Richelieu nomme son neveu, François de Vignerot, général des galères.
En 1636 Complot d'Amiens contre Richelieu.
Août 1637, conspiration d'Anne d'Autriche.
Décembre 1637, le père Coussin essaie de convaincre Louis XIII de chasser Richelieu.
10 décembre 1637, Louis XIII consacre le royaume à la Sainte-Vierge.
05 septembre 1638, naissance du dauphin, futur Louis XIV.
En 1640 Refonte générale des monnaies.
23 mai 1642, Richelieu dicte son testament à Narbonne.
04 décembre 1642, mort de Richelieu.


Louis XIII en 1643

Six mois plus tard, le roi Louis XIII meurt le 14 mai 1643. Louis XIV n'a que 5ans, sa mère, Anne d'Autriche, va assurer la régence jusqu'en 1651, avec l'aide de Jules Mazarin.

Né à Paris le 09 septembre 1585 d'un grand prévôt de la noblesse poitevine et de la fille d'un avocat de la bourgeoisie de robe, Richelieu fit ses études au collège de Navarre et à l'académie Pluvinel.  Il se destinait d'abord à la carrière militaire mais dut y renoncer lorsque son frère abandonna l'évêché de Luçon ( près de La Rochelle ) pour devenir moine, et se retira à la Grande Chartreuse.  Afin de maintenir dans sa famille l'évêché de Luçon et les revenus qui en découlant, il entreprit des études de théologie et fit un voyage à Rome pour obtenir du pape Paul V les dispenses d'âge.

Cardinal de Richelieu

En 1607, à vingt-deux ans, il fut ordonné évêque.  Il se consacrera avec zèle à l'administration de son diocèse, où il créa un séminaire et encouragea les missions.  Représentant de son ordre aux  états généraux en 1614, il présenta le cahier général du clergé et déclara que les rois avaient intérêt à appeler dans leur conseil des ecclésiastiques, " à cause des vertus de capacité et de prudence auxquelles les  obligeait leur profession ".  Il accrut son influence dans le monde politique et, très vite, gagna les faveurs de la reine mère, Marie de Médicis ainsi que celles de Concini.  Nommé aumônier de la reine mère, il entra au conseil en 1616 en tant que secrétaire d'État pour l'intérieur et pour la guerre.  Ce fut le début de son initiation aux problèmes européens.  Il tomba en disgrâce l'année suivante lorsque le roi Louis XIII  fit abattre Concini.

Chassé de la cour, il suivit la reine mère dans son exil, d'abord à Blois, puis dans son prieuré de Coussay.  Bien que ses sentiments religieux, traditionnels, fussent sans grande profondeur, il n'oublia pas les charges liées à son état et profita de cette retraite pour écrire deux livres, une Défense des principaux articles de la foi catholique ( 1617 ) et une Instruction pour les chrétiens.  Travaillant à la réconciliation de la reine mère et le roi, il prépara son retour au conseil.  Richelieu fut réhabilité et nommé cardinal en 1622.  En 1624, il devint le principal ministre de Louis XIII . Il le resta jusqu'à sa mort, ainsi dix-huit années  d'un ministère d'une exceptionnelle longévité.

Pendant toutes ces années, Richelieu poursuivit deux objectifs, sans jamais y parvenir à les achever.

Le cardinal de Richelieu doit restaurer l'autorité royale et affirmer la force de l'état, établir la prépondérance française sur le continent européen.  Homme du XVIIe. siècle français, pragmatique plus que réformateur, Richelieu croyait que le pouvoir monarchique, sacré, était la condition essentielle de la puissance du pays, sous réserve que le roi sache se faire respecter à l'intérieur et redouter à l'extérieur.

Dès son retour aux affaires, il entreprit ainsi la lutte contre les protestants, qu'il considérait comme un véritable " État dans l'état " et contre la noblesse qui, oubliant ses devoirs, ne cessait de comploter contre le ministère, n'hésitant pas à faire appel à l'ennemi espagnol pour affaiblir la Couronne. Il organisa le " siège de La Rochelle " où les protestants bénéficiaient

du soutient des Anglais et du duc de  Buckingham; la ville se rendit le 28 octobre 1628.

Adversaire de Richelieu

Les oppositions au pouvoir royal à l'intérieur du royaume et à imposer la puissance française sur la scène européenne. Plusieurs personnages ont été les adversaires du Cardinal de Richelieu.
 
La journée des Dupes (11 novembre 1630)

Le parti dévot s'opposait de plus en plus ouvertement à la politique extérieure royale ; en effet, Richelieu tâchait de contrer les Habsbourg, alors que ses adversaires les considérait comme les principaux défenseurs de l'Église face à l'Angleterre, aux Provinces-Unies et aux princes protestants d'Allemagne. Après que Marie de Médicis lui eut signifié son renvoi de la charge de surintendant, qu'il exerçait auprès d'elle, Richelieu craignit d'être disgracié par le roi. Il envisagea même de se retirer, mais le roi trancha en sa faveur au cours de la journée des Dupes (11 novembre 1630). Richelieu se retrouvait définitivement «principal ministre du roi».  

Face aux complots

La rébellion des nobles à chaque période de faiblesse du pouvoir était traditionnelle en France ; les minorités royales favorisaient les prises d'armes des grands féodaux, jaloux de leur indépendance, et celle de Louis XIII ne fit pas exception. Cependant, les troubles dus à la noblesse se poursuivirent sous le gouvernement de Richelieu. En effet, le pouvoir royal achevait alors la mutation qui le fit déboucher sur l'absolutisme du Roi-Soleil ; le choix offert aux nobles n'était qu'entre rébellion et soumission. Il ne s'agissait plus alors pour eux de se réclamer du «bien public», comme sous Louis XI ou Henri III, et de réclamer la convocation des états généraux, mais de défendre leur seule grandeur, un code d'honneur et les prérogatives qui étaient attachées à leur rang. Les rebelles, cependant, tirèrent argument de la misère que la politique de Richelieu imposait au peuple pour demander le renvoi du ministre.  

Les espions du cardinal

Pour lutter contre les complots, Richelieu se servit d'espions, dont certains sont célèbres. Ainsi, Riolant, médecin de Marie de Médicis, ne cessa de renseigner le cardinal sur les intrigues de la reine, et il lui permit de contrer efficacement le complot de Cinq-Mars. Le baron de Pujols espionna la cour de Madrid, ce qui lui permit de découvrir les liens qu'entretenait l'Espagne avec les conjurés qui, en France, s'étaient joints au comte de Soissons ou à Cinq-Mars.
La politique intérieure

Richelieu se préoccupa des luttes entre factions religieuses, et prit souvent le parti de la répression. Pour lui, il n'était pas tolérable que des catholiques ou des protestants critiquent la politique royale au nom de conceptions religieuses.

Contre les protestants

La lutte acharnée menée contre les huguenots, avant même d'avoir des buts religieux, apparaît comme un autre versant de cette politique de fermeté à l'égard des rebelles. Sans doute Richelieu envisageait-il à long terme de convertir la minorité protestante, mais, dans l'immédiat, il percevait surtout cette dernière comme une force indépendante qui pouvait devenir dangereuse pour l'État. La Rochelle en était le symbole, non seulement à cause de ses défenses, réputées invulnérables, mais aussi parce qu'elle entretenait des relations privilégiées avec l'Angleterre. Il organisa le siège de La Rochelle, qui débuta le 10 septembre 1627, et dirigea les opérations militaires jusqu'à la capitulation de la ville (28 octobre 1628). Il prit également part aux ultimes opérations contre les protestants, et dirigea le siège de Privas, qui s'acheva le 26 mai par la prise de la ville et le massacre de nombre de ses habitants. Finalement, les protestants furent contraints d'accepter l'édit de Grâce, ou paix d'Alais, le 27 juin 1629, par lequel ils abandonnaient leurs places de sûreté tout en conservant leur liberté de culte.
 
La fortune de Richelieu

Le cardinal réussit à se constituer l'une des plus grosses fortunes de son temps, car les différentes charges cumulées au cours de sa carrière étaient vénales. En 1623, il céda ainsi son titre de grand aumônier pour 30,000 livres et, trois ans plus tard, il acheta celui de gouverneur du Havre pour 300,000 livres. En 1624, il obtint le revenu de trois abbayes, puis la ferme des poids de Normandie. Henri de Montmorency ayant dû se démettre de sa charge d'amiral à la suite de la conspiration de Chalais, Richelieu fut créé grand maître et surintendant général du commerce et de la navigation le 13 mars 1626, par l'édit de Saint-Germain ; cette nouvelle charge lui permettait de contrôler les côtes de la Manche et de l'Atlantique, et de percevoir de la fiscalité portuaire, de la confiscation des navires et de la collecte des épaves entre 100,000 et 230,000 livres chaque année. Le roi, en l'autorisant à collecter en son nom les impôts indirects dès 1626, lui permit de contrôler les revenus tirés de la gabelle en Anjou, Poitou, Saintonge et Aunis. En 1629, sa terre de Richelieu fut érigée en duché-pairie. En 1631, il reçut la Bretagne, que César de Vendôme avait perdue du fait de sa rébellion.

Toutes ses fonctions lui permettaient d'engranger de substantiels revenus, qu'on peut estimer entre 400,000 et 450,000 livres par an. Cet argent fut investi en grande partie dans la terre, qui représentait un placement stable, relativement lucratif et prestigieux. La succession de Richelieu fut évaluée à 22,4 millions de livres, desquels il faut retrancher 6,5 millions de livres de dettes ; elle était composée pour un quart de biens fonciers.

Le mécénat

Le principal projet auquel s'attacha Richelieu fut la Sorbonne. Il fut élu proviseur de la maison et société de Sorbonne le 29 août 1622, et entama un important programme de construction, qui fut terminé après sa mort, ainsi que le stipulait son testament. Il fit don à la bibliothèque de la Sorbonne de ses ouvrages personnels, dont certains provenaient de la confiscation de la bibliothèque de La Rochelle à la suite du siège de la ville.

Richelieu est à l'origine de la construction du Palais-Cardinal - aujourd'hui Palais-Royal -, à Paris ; l'aménagement de ces bâtiments s'insérait dans l'important programme de construction de l'enceinte de Louis XIII, dite des Fossés-Jaunes, édifiée de 1633 à 1636. Le cardinal fit doter son palais d'une salle de spectacle, où il fit jouer, en 1640, Mirame. Il s'attacha enfin à faire construire les nouveaux quartiers de la ville de Richelieu, dont il avait acquis le château en 1621 ; cependant, malgré l'argent investi, la ville n'atteignit jamais l'importance qu'aurait souhaitée le cardinal.

Il attira de nombreux artistes dans la grande galerie du Louvre, qui servit de vitrine des arts, avec Poussin, Le Nôtre, l'ébéniste Boulle, des horlogers ou encore des tapissiers. La manufacture royale de tapisserie de la Savonnerie fut créée en 1631, à Chaillot, par Pierre du Pont et Simon Louvet. L'imprimerie royale fut fondée en 1640, confiée à Sublet de Noyers, et installée au Louvre. Enfin, Richelieu protégea Corneille, qui lui dédicaça son Horace (1641).

Richelieu est l'auteur de plusieurs ouvrages religieux, dont l'Instruction du chrétien (1618) ; on lui attribue la Perfection du chrétien (posthume, 1646), repris en 1651 sous le titre de Traité qui contient la méthode la plus facile et la plus assurée pour convertir ceux qui sont séparés de l'Église. Il composa également des pièces de théâtre en collaboration avec d'autres auteurs ; avec Desmarets de Saint-Sorlin, il composa Roxane (1639), Mirame (1641) et Europe (1642).

Pensée politique du cardinal

Le cardinal a beaucoup écrit de son vivant et sous les formes les plus diverses pour justifier les objectifs de sa politique et ses actes.

Les citations suivantes sont extraites des Mémoires du Cardinal de Richelieu, et de son Testament politique.

« La politique consiste à rendre possible ce qui est nécessaire. »
« Des petites étincelles naissent les grands embrasements. »
« Faire une Loi et ne pas la faire exécuter, c'est autoriser la chose que l'on veut défendre. »
« Il faut dormir comme un lion, sans fermer les yeux. »
« Il ne faut pas se servir des gens de bas-lieu: ils sont trop austères et trop difficiles. »
 « L'autorité contraint à l'obéissance, mais la raison y persuade. »
« La méthode ne vaut que par l'exécution. »
« Les rois n'ont pas de pieds pour marcher en arrière. »
« Nul ne voit jamais si clair aux affaires d'autrui que celui à qui elles touchent le plus. »
« Perdre bientôt la mémoire d'un bienfait est le vice des français. »

« Pour perdre un rival, l'artifice est permis: on peut tout employer contre ses ennemis. »
« Poursuivre lentement un dessein, et le divulguer, est identique à parler d'une chose pour ne pas la faire. »
« Qui a la force a souvent la raison, en matière d'État. »
« Savoir dissimuler est le savoir des rois. »
« Deux lignes de la main d'un homme suffisent à faire condamner le plus innocent. »
« Les dépenses les plus nécessaires pour la subsistance de l'État étant assurées, le moins qu'on peut prélever sur le peuple est le meilleur. »
« Il en est des États comme des corps humains: la bonne couleur qui apparait au visage de l'homme fait juger au médecin qu'il n'y a rien de gâté au-dedans. »
« Il faut écouter beaucoup et parler peu pour bien agir au gouvernement d'un État. »
« Il n'y a pas au monde de nation si peu propre à la guerre que la notre. »
« En matière d'État, il faut tirer profit de toutes choses, et ce qui peut être utile ne doit jamais être méprisé. »
« En matière de crime d'État, il faut fermer la porte à la pitié. »
« Si Dieu défendait de boire, aurait-il fait ce vin si bon ? »
« Quand une fois j'ai pris ma résolution, je vais droit au but et renverse tout de ma robe rouge. »
« Les plus nobles conquêtes sont celles des cœurs et des affections. »

Cardinal de Richelieu 1609-1643

Intrigues

Le petit Louis XIII, enfant mal aimé de sa mère qui préfère son fils cadet, est sujet à la cruauté. Son père, Henri IV, ne pouvant souffrir un sentiment si vil chez son fils, lui donne la fessée. Après l'assassinat du grand roi, le jeune Louis XIII se retrouve seul, désespéré par la mort tragique de son père. Torturé par l'indifférence de sa mère et l'arrogance de son favori Concino Concini, maréchal d'Ancre, il attend son heure.

Oisif, rongé par l'ennui, haineux, méprisant le sexe faible, le roi s'entoure de favoris ambitieux. Ces derniers le convainquent de s'affranchir de la tutelle maternelle et de se débarrasser du maréchal d'Ancre et de sa femme, la Galigaï. L'assassinat est perpétué dans le guichet du Louvre le 24 avril 1617. Marie de Médicis est exilée à Blois et Louis XIII prend le pouvoir.

Eloignée de Paris, la reine mère laisse auprès de son fils le futur cardinal de Richelieu (il le deviendra en 1622) qui, grâce à son sens aigu de la politique et à ses intrigues, parvient à prendre la place de Premier ministre en 1624. Mondain, machiavélique, Richelieu s'éprend d'Anne d'Autriche, fort délaissée par son mari, et tente de la séduire.

La jeune reine, plus sensible au charme britannique de lord Buckingham, se moque du prélat et le ridiculise en public. Cela lui vaut la haine sans faille de Richelieu qui met tout en œuvre pour la discréditer auprès du roi; il essaie de la perdre de réputation en utilisant la naïveté de la jeune femme amoureuse qui a donné ses ferrets de diamants à son amant. L'affaire est sans effet grâce au courage et à l'intelligence de Buckingham qui réussit à faire parvenir les bijoux à la reine pour le bal des échevins de Paris.

Richelieu se heurte également aux velléités d'émancipation et d'insurrection de Marie de Médicis et de son fils cadet Gaston d'Orléans. S'en suivent des exécutions exemplaires de grands noms du royaume: Montmorency, Chalais et Cinq-Mars. Enfin, la maladie finit par avoir raison du ministre détesté de tous et même du roi. Il meurt en décembre 1642 à la grande joie de Louis XIII qui se sent enfin libéré de la domination du cardinal. Liberté de courte durée, le roi tombe malade peu de temps après et meurt le 14 mai 1643.



© Alain 28 février 2013

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