dimanche 3 novembre 2013

Louis XIX Conditions de vie des paysans français suite 2

Louis XIX Conditions de vie des paysans français suite 2


L’hygiène

Les paysans ne disposaient pas d’une hygiène très adéquate, et par conséquent, ils étaient souvent malades; un homme d’une quarantaine d’années était considéré comme un vieillard, et rares étaient ceux qui dépalissaient les cinquante, soixante ans…

Durant ce siècle, l’eau potable et propre se faisait rare, les familles les plus modestes n’avaient donc pas toujours les moyens de se laver. Ce n’était pas qu’ils ne le voulaient pas, mais ils ne le pouvaient pas.

La médecine était, à cette époque, très mal avancée niveau connaissances, les conditions d’opération étaient lamentables, et l’anesthésie était nulle. L’amputation était souvent la méthode la plus pratiquée, et se faisait souvent dans des granges ou des étables…

Les malades mourraient souvent dans les opérations. Les conditions d’accouchement étaient elles-aussi désastreuses, et la mortalité infantile en était d’autant plus forte, durant toute la période médiévale.

Le travail des champs

Les cultures
Les paysans devaient premièrement commencer par défricher le terrain, c’est-à-dire enlever les plantes parasites ou les restes des récoltes passées. Ils défrichaient avec la faux, leur hache ou par le feu pour les végétations sèches. Les paysans cultivent surtout des céréales comme le seigle, l’orge, le froment et le blé. Si par malheur le temps était mauvais (sécheresse, manque de pluie, etc.), les récoltes en devenaient de plus en plus mauvaises, ils souffraient alors du manque, voire de l’absence de nourriture: la famine. Les familles pouvaient également cultiver, pour compenser ce manque, du céleri, des fèves, des carottes, des petits pois qui servaient à faire la soupe.
Les moissons débutaient en juillet, et le plus souvent, les hommes coupaient les épis tandis que les femmes confectionnaient des fagots. Certains seigneurs ramenèrent des croisades le principe de l’irrigation. « La vie quotidienne du paysan se déroulait au rythme du soleil et des saisons. La journée de travail durait du lever au coucher du soleil et était beaucoup plus courte l’hiver; la veillée n’existait que durant cette saison.»
Les outils utilisés
Les paysans utilisaient des outils simples, comme la faux, la bèche et la houe pour retourner la terre; la faucille était utilisée pour la moisson, puis le fléau pour battre les céréales coupées. L’araire était une sorte de charrue en bois dépourvue de roues, elle creusait des sillons, mais sans retourner la terre.
Ils ont du mal à produire de la nourriture en quantité suffisante, mais depuis le XIe siècle, les paysans ont amélioré leurs techniques: ils ont inventé de nouveaux outils comme la charrue pour aérer la terre, le collier d’épaule, le moulin, à eau puis à vent pour moudre le gain. Ces progrès permettent d’obtenir des récoltes plus abondantes et de stopper le manque de nourriture.
Les travaux en fonction des saisons
Au printemps

Dès que la terre dégèle, les labours peuvent commencer, puis on sème les graines de céréales. Entre avril et juin à lieu la tonte des moutons, puis le filage de la laine, la confection de vêtements.
En été
On fauche en premier le foin, puis en juillet vient la moisson du blé et de l’orge. Les tiges du blé et des autres céréales sont laissées sur place, en pâture pour les animaux, et les chaumes sont brulés afin de fertiliser la terre. Les épis récoltés sont déposés sur l’aire, pour être battus au fléau, ou, plus rarement, piétinés par des animaux tels de mulets. Le grain ainsi obtenu sera moulu selon les besoins, pendant les mois suivant.
À l’automne
L’automne est le temps des vendanges, qui se font en présence d’une grande partie du village. À l’automne les fruits sont arrivés à maturité, les paysans récoltent donc les fruits de la forêt, autant pour les hommes que pour les bêtes, tels les glands pour nourrir les porcs, des fruits à coques comme les noix, les noisettes et les châtaignes, dont on peut faire une farine pour les plus pauvres, en replacement de la farine de blé ( le maïs n’était alors pas connu en Europe, car il ne fut rapporté que par Christophe Colomb lors de la découverte de l’Amérique ).
Hiver à Paris en 1709
Le miel est également récolté à l’automne. La terre est encore travaillée en cette saison, pour recevoir par la suite de nouvelles semailles, les semailles d’hiver, qui germent au printemps.
En hiver
En hiver, la terre est gelée, donc aucun moyen de la travailler. Les paysans se font donc parfois bûcherons; en ce temps là, le bois coûte cher, il n’est donc jamais gaspillé, il sert à tout, il sert à la construction des charpentes de maisons, à fabriquer des outils nécessitant du bois, comme les manches de houes, faux, herses, râteaux et autres fourches.  Le bois sert également à chauffer les habitations, à faire la cuisine; il peut également servir à faire des charrues et les autres structures agricoles en bois.
Les paysans se font aussi artisans, les uns assemblent des paniers, les autres se font travailleurs du cuir, le tannent pour en faire des harnais ou des chaussures. Si le seigneur est un membre du clergé, un abbé par exemple, il réclamera des peux de moutons et d’agneaux pour en faire des parchemins pour écrire, ou, plus rarement pour faire des « vitres » aux fenêtres.
Sur plusieurs années
Sur plusieurs années, les paysans savent pratiquer ce que l’on appelle l’alternance des cultures, ou assolement triennal, une pratique qui consiste à échanger le type de culture chaque année: la première année des céréales d’hiver, la deuxième année des céréales de printemps, puis de la laisser en jachère ( laisser la terre sans rien qui pousse, pour laisser la terre se reposer, se refertiliser ) une année, pour ensuite recommencer le cycle.
Les redevances seigneuriales
Les corvées
Le seigneur fait « payer » sa protection, ou plutôt le bon déroulement de la vie son domaine par des corvées, un mot qui est passé dans notre langue commune, pour désigner aujourd’hui une lourde tache à effectuer, une tâche ménagère…
Types de corvées
Curer les fossés, empierrer les chemins et les routes pour améliorer les conditions de déplacement à l’intérieur du domaine du seigneur. Couper puis rentrer le bois et rentrer le fourrage. Grâce à ces corvées, le seigneur à des rentrées d’argent plus importantes, car le domaine fonctionne mieux qu’auparavant, et les corvées sont au fur et à mesure remplacées par des taxes et des impôts…
Taxes et Impôts
La taille est un impôt direct qui sert à payer la protection du seigneur
Les aides sont des taxes sur le transport des marchandises
Le cens et le champart sont des taxes que les paysans (pas les serfs) doivent payer au seigneur pour obtenir le droit de s’installer sur ses terres. Le cens est une taxe fixe et le champart est un impôt calculé en fonction de la récolte: plus celle-ci est bonne, plus le paysan paye.
La gabelle, un impôt sur le sel,
Les fouages sont des impôts par maison ou par feu,
Les banalités (tellement fréquentes que le mot est aussi passé dans notre langue pour désigner des choses « banales »), sont des taxes liées au droit de ban, qui fait payer des taxes aux paysans pour pouvoir utiliser le four, le moulin seigneurial ou le pressoir, que seul le seigneur a les moyens d’entretenir…
Les droits de passage sur les ponts
Les serfs doivent payer des taxes spéciales: la mainmorte au moment de l’héritage et le formariage au moment d’un mariage en dehors de la seigneurie.
En conclusion, nous pouvons dire que la vie des paysans et des serfs au XIIIe siècle n’était pas très facile, sur beaucoup de points, plus principalement sur leur mode de vie, leurs conditions de vie, dont la nourriture, la tenue vestimentaire et l’hygiène. Ils étaient également accablés par les taxes dues à leur seigneur, ou les corvées; les seigneurs qui parfois détruisaient les cultures, les récoltes et les provisions ne facilitaient pas la production de ressources, que le seigneur réclamait, et il pouvait punir ceux qui ne réussissaient pas à accomplir ces tâches.
La Grande misère des petites gens au XVIIème siècle.
Les paysans aux XVIIème siècle. L'auteur d'un almanach de 1661 " L'état de la France ", passant en revue les différentes classes de la société, disait à propos du paysan: "Quoiqu'il soit plus nombreux que les autres, il ne nous fournit que fort peu de matière de discours. Nous pouvons seulement dire que c'est sur lui qu'on lève les tailles et qu'il cultive les biens de la terre pour la nourriture des villes."

C'était presque la phrase d'Adalbèron, à Robert le Pieux, six cent ans plutôt: " Fournir à tous l'or, la nourriture et le vêtement, telle est l'obligation de la classe servile."

Cependant la situation du paysan s'était améliorée dans une certaine mesure. Le servage avait à peu près disparu. Au total il restait un million de serfs environ, presque exclusivement sur des terres d'Église. Il faut remarquer toutefois que ces serfs avaient la faculté, qui leur était refusée au Moyen Age, de se rendre libres dès qu'ils le voulaient, simplement en quittant la terre soumise au servage. Le serf n'était plus attaché à la glèbe ; le seigneur n'avait plus le droit de le retenir. Un assez bon nombre de paysans étaient devenus maîtres du sol, soit directement, en pleine propriété, par l'achat ; soit indirectement, en le louant à perpétuité au prix d'une rente perpétuelle. Mais la grande majorité d'entre eux étaient "manœuvriers" ou "journaliers", c'est-à-dire des ouvriers agricoles, pareils aux ouvriers des villes, vivant au jour le jour d'un salaire incertain et médiocre.

Charges des Paysans. 
Améliorée par certain côtés, la situation des paysans s'était singulièrement aggravée par d'autres. Pour eux le Moyen-Âge  durait encore et se prolongeait dans le dix-septième siècle, puisqu'il leur fallait toujours payer aux seigneurs les droits féodaux, au clergé la dîme. Mais il leur fallait en même temps supporter les charges de l'État moderne, et payer à l'État les impôts, tous les impôts, les directs et les indirects. Le mode d'établissement ou de perception de certains  de ces impôts, augmenté des "mangeries" et des "friponneries" (corruption) des percepteurs en aggravaient encore le poids. On a calculé que lorsque le paysan avait payé le roi, le seigneur et le curé, sur cent francs gagnés par lui, à peine lui en restait-il vingt-cinq. Pour vivre et faire vivre sa famille, on lui laissait le quart du revenu de son travail, et il lui restait encore à payer tout les impôts indirects.

Misère des Paysans. (…) (Je résume: les différents impôts accablent le petit peuple, et cela ne fait que s'aggraver durant tout le règne de Louis XIV. L'Etat manque d'argent, s'endette de plus en plus et tente de résoudre la situation en créant  sans cesse des impôts nouveaux.) (Certain impôts sont terribles comme la gabelle, impôt sur le sel, produit de première nécessité. La gabelle est perçue de manière impitoyable par des douaniers spéciaux : les gabeloux. Ceux-ci sont  habilités à perquisitionner à domicile de jour comme de nuit pour découvrir du sel de contrebande chez l'habitant.)
Sous le ministère même de Colbert, des soulèvements éclatèrent provoqués par la misère, en 1670 dans le Vivarais, en 1675 dans toute la Bretagne. Ici, le soulèvement eut plus particulièrement pour cause l'impôt du sel, la gabelle. Près de 25.000 paysans s'étaient insurgés. La répression fut sauvage. On lâcha 10.000 soldats sur la province. "Les arbres commencent à se pencher sur les grands chemins du poids qu'on leur donne", racontait  le gouverneur de Bretagne, faisant allusion aux pendaisons en masse. (Madame de Sévigné nous  décrit à ce sujet  une autre  scène d'horreur dont j'expurge le texte.)

La Bruyère traçait du paysan, son contemporain, un portrait demeuré justement célèbre :  "L'on voit certains animaux farouches, des mâles et des femelles, répandus par la campagne, noirs, livides, et tout brûlés du soleil, attachés à la terre qu'ils fouillent et qu'ils remuent avec une opiniâtreté invincible. Ils ont comme une voix articulée, et quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils montrent une face humaine, et en effet ils sont des hommes. Ils se retirent la nuit dans des tanières, où ils vivent de pain noir, d'eau et de racines. Ils épargnent aux autres hommes la peine de semer, de labourer et de recueillir pour vivre, et méritent ainsi de ne pas manquer de ce pain qu'ils ont semé."

Ce n'était pas là exercice de style et phrases d'auteur. Il est historiquement vrai que les paysans manquèrent souvent de pain, même dans la période la plus brillante du règne. "Les pauvres gens meurent, par toute la France, de misère, d'oppression, de pauvreté et de désespoir", écrivait, en 1660, un médecin célèbre, Guy Patin.  En 1675, l'intendant du Berry déclarait que "les laboureurs y étaient plus malheureux que les esclaves en Turquie". "La plus grande partie des habitants n'ont vécu, pendant l'hiver, que de glands et de racines, écrivait, le gouverneur du Dauphiné, et, présentement on les voit manger l'herbe des prés et l'écorce des arbres." "Je ne vois que des gens qui n'ont pas de pain, qui couchent sur la paille et qui pleurent" racontait en 1680, Mme de Sévigné. "Les habitants sont obligés, faute de pain, de
manger  de l'herbe bouillie", écrivait en 1684, l'intendant du Poitou. Des commissaires royaux envoyés pour enquêter sur l'état de l'Orléanais et du Maine, en 1687, déclaraient qu'on n'y trouvait plus "de laboureurs aisés". "Dans leur maison, on voit une misère extrême, ajoutaient-ils, on les trouve couchés sur la paille; point d'habit que ceux qu'ils portent, presqu'en lambeau, point de meubles, point de provisions pour la Vie. Tout y marque la nécessité." "La France entière n'est plus qu'un grand hôpital désolé et sans provision", disait l'archevêque de Cambrai, Fénelon, en 1692.  Vauban qui avait parcouru la France en tout sens, estimait, en 1707, à deux millions – un neuvième de la population – le nombre de mendiants que "la faim et la nudité chassaient de chez eux". "Il y a tel pain, écrivait-il, qu'on ne peut lever par les pailles d'avoine dont il est mêlé.  Le commun du peuple ne mange pas trois fois de la viande par an. Les trois quart sont vêtus, hiver et été, que de toile à demi pourrie et déchirée, et chaussés de sabots dans les quels ils ont le pied nu toute l'année."

La fin du règne : la misère générale. A la fin du règne, par suite de la guerre de la Succession d'Espagne, la misère devint à peu près générale et atteignit la plus grande partie de la nation. Selon la saisissante expression de Saint-Simon, on avait recherché l'argent "jusque dans les os des sujets". En 1709, on eut faim même à Versailles et l'on vit, aux grilles du château, les laquais du roi mendier. Il y eut des émeutes dans Paris et l'on dut employer la troupe pour arrêter au pont de Sèvres les femmes de la halle marchant sur Versailles pour y réclamer du pain. "On voit des gens que la nécessité transporte, écrivait alors Madame de Maintenon; nous en viendrons à ne plus pouvoir sortir avec sûreté". La population tomba de dix-neuf millions à dix-sept ; si bien qu'une grande partie du royaume restait en friche. 

http://www.les-vegetaliseurs.com/article-41871-etrepaysanssouslouisxiv.html

http://articlesanatole.wordpress.com/2010/10/04/la-vie-des-paysans-au-xiiie-siecle-en-france/

http://geneaclody.canalblog.com/archives/contexte_historique_en_bretagne/index.html

http://www.alertes-meteo.com/catastrophe/annees-de-misere-age-glaciaire.htm

http://www.recherche-fenelon.com/page-13000-economie-ruine.html

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